Vladimir Poutine serre les robinets de gaz. Même s'il le fait lentement lentement. Le groupe gazier russe Gazprom a récemment annoncé qu'il réduirait la livraison de gaz par le gazoduc Nord Stream 1 en mer Baltique de 40%. Il est actuellement à 20% de sa capacité maximale. Les ministres de l'énergie de tous les pays de l'UE s'en inquiètent. L'Europe craint une fin des livraisons de gaz en provenance de Russie tout court....
Les représentants des pays de l'UE ont donc élaboré un plan d'urgence pour réduire la consommation de gaz. À partir du 1er août et jusqu'au 31 mars 2023, la consommation nationale doit être volontairement réduite de 15% par pays. En cas de difficultés d'approvisionnement de grande ampleur, des objectifs d'économie contraignants pourraient être introduits.
La Suisse dépend de l'Allemagne
Le plan d'urgence bénéficie d'un large soutien, y compris de la part de l'Allemagne, qui dépend fortement des livraisons de gaz en provenance de Russie. La Suisse se trouve également à l'extrémité du gazoduc allemand – les trois quarts du gaz consommé dans le pays proviennent de notre voisin germanique. La Suisse est donc tributaire de l'Allemagne pour continuer à se fournir en gaz, aussi en cas de pénurie.
Devons-nous dons participer au plan d'urgence? Blick a posé la question au Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). «Pour l'instant, il n'est pas possible de dire quel sera l'impact des mesures (...), d'abord volontaires», nous dit-on. Le Conseil fédéral ne peut pas encore fixer d'objectifs de réduction concrets, dans le même style que l'UE. Pour une raison simple: la loi sur l'approvisionnement économique du pays interdit d'engager une réduction de la consommation de gaz avant qu'une situation de pénurie ne se présente.
Qui doit renoncer en premier?
Le DETEC ne veut pas en arriver là. En coulisses, l'on travaille depuis des mois à trouver des solutions pour assurer la sécurité d'approvisionnement pour l'hiver prochain. «La Suisse est en pourparlers pour conclure un accord de solidarité avec des pays avec lesquels nous avons des liens directs dans le domaine du gaz», nous explique-t-on. En marge du Forum économique mondial de Davos (GR), des discussions en ce sens ont déjà été entamées entre la Suisse et l'Allemagne.
La Suisse n'a donc pas d'objectif de réduction concret pour le gaz. La semaine dernière, la Confédération a toutefois présenté un plan en quatre étapes en cas de pénurie. En premier lieu, le Conseil fédéral mise sur des appels à l'économie. Si cela ne suffit pas, les installations bicombustibles passeront du gaz au pétrole. Mais si ces plans échouent, l'on n'échappera pas aux restrictions et aux contingents.
La question cruciale sera toutefois de savoir qui devra renoncer au gaz en premier, dans le scénario catastrophe. Les ménages privés ainsi que les hôpitaux et les organisations de secours sont, normalement, protégés. En revanche, l'ont sait déjà que les entreprises et l'industrie risquent de devoir serrer les robinets.