Déçu du plan de la Confédération
Deux élus PLR veulent mettre les ménages davantage à contribution

Pour le duo Susanne Vincenz-Stauffacher et Damian Müller, le plan d'urgence du Conseil fédéral en matière d'électricité ne va pas assez loin. Ils demandent, à l'image de plusieurs autres voix au PLR, que les ménages soient davantage mis à contribution.
Publié: 24.07.2022 à 06:11 heures
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Dernière mise à jour: 25.07.2022 à 12:34 heures
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Le gouvernement ménage (pour l'instant) les ménages: en cas de pénurie d'électricité, c'est l'industrie qui doit économiser en premier. Les entreprises concernées seraient par exemple les fonderies.
Photo: Zvg
Sven Zaugg

L'économie et l'industrie se sentent dupées par le plan d'urgence du Conseil fédéral en matière d'approvisionnement en électricité. Depuis des semaines, les branches à forte consommation d'énergie demandent que les ménages privés soient mis à contribution en matière d'économie d'énergie.

Le Conseil fédéral ménagerait pour l'heure les ménages. Dans un premier temps, les cantons ne prévoient rien de plus que des appels à l'économie. Si cela ne devait pas avoir l'effet escompté, les gros consommateurs, c'est-à-dire l'industrie, devraient réduire leur consommation de 20%. Cela concernerait environ 30'000 entreprises en Suisse.

Deux élus PLR déçus

Alexander Keberle, de l'association faîtière Economiesuisse, demande par exemple à ce que «les entreprises qui apportent une contribution importante à la sécurité de l'approvisionnement, ou celles qui devraient subir des dommages considérables en raison d'un contingent, soient impérativement mieux prises en compte.»

La conseillère nationale Susanne Vincenz-Stauffacher et le conseiller aux Etats Damian Müller veulent porter à Berne les demandes de ce type. Ce duo du PLR prépare actuellement une motion, qui demandera au Conseil fédéral de prendre des mesures supplémentaires pour protéger l'économie.

La carotte et le bâton

Les ménages qui réduisent leur consommation de gaz «d'un certain pourcentage» recevraient un bonus ou une réduction d'impôt. Le cas échéant, une taxe supplémentaire serait due si la consommation de gaz augmente. «Ainsi, les ménages qui ne réduisent pas volontairement leur consommation d'énergie aujourd'hui seront incités à le faire», explique Damian Müller.

Ceux qui renoncent complètement au gaz, comme le souhaitent les motionnaires – par exemple en s'équipant d'une pompe à chaleur ou d'un chauffage au bois – devraient également pouvoir en profiter. «Les bailleurs devraient être obligés de transmettre les informations du fournisseur de gaz ainsi qu'un éventuel bonus aux locataires», explique Damian Müller.

Une vente aux enchères pour les mesures

Pour les entreprises, les deux PLR évoquent une... vente aux enchères des mesures d'incitation. Damian Müller affirme: «Un grand avantage serait que l'Etat puisse trouver qui peut renoncer à la consommation de gaz sans grand dommage. Les dommages pour l'économie nationale seraient ainsi minimisés.» Concrètement, cela signifie que l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) organiserait une vente aux enchères pour qui propose les meilleures mesures d'économie de gaz.

L'entreprise qui indiquerait le prix le plus bas par kilowattheure de gaz supprimé obtiendrait le marché. «On pourrait imaginer différentes fourchettes d'enchères pour les grandes et les petites entreprises. Les coûts seraient facturés aux clients finaux par un supplément d'approvisionnement par kilowattheure de gaz», explique Damian Müller.

Les énergies renouvelables encouragées

Les énergies renouvelables sont également dans la ligne de mire des libéraux-radicaux: au lieu de miser sur des contributions d'investissement uniques comme le fait le Conseil fédéral, Damian Müller et Susanne Vincenz-Stauffacher, tout comme le secteur de l'électricité, demandent des primes de marché – par exemple pour les installations solaires.

«La prime de marché compense ici la différence entre le prix du marché de l'électricité et le montant plus élevé fixé dans l'appel d'offres, de sorte que l'exploitant de l'installation obtient un tarif minimum stable pour l'électricité produite», souligne Damian Müller. Selon lui, la principale différence avec l'ancienne rémunération réside dans le fait que le taux de rémunération ne serait pas déterminé par l'État, mais par des enchères.


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