Moscou est coupable d'«un mépris flagrant pour la vie humaine, les principes humanitaires et les normes juridiques», affirme l'une des responsables de l'Observatoire des armes à sous-munitions, Mary Wareham. Elle appelle à «une condamnation sans équivoque» de cette attitude qui se poursuit.
La guerre en Ukraine est largement responsable des près de 700 victimes civiles d'armes à sous-munitions depuis début janvier. Ce chiffre a augmenté de 300% par rapport à l'année dernière. Celui en Ukraine commence à se rapprocher de celui en Syrie lors des années les plus meurtrières.
Des centaines d'assauts avec des armes à sous-munitions par les forces russes ont été documentés, mentionnés ou présumés. Les forces ukrainiennes semblent également avoir utilisé l'arme à plusieurs reprises. Ni la Russie ni l'Ukraine ne sont partie à la convention d'interdiction qui rassemble 110 Etats, qui vont se réunir de mardi à vendredi prochain, et 13 signataires.
La Coalition mondiale sur les armes à sous-munitions (CMC) appelle Moscou à mettre un terme immédiatement à ces attaques. Cet armement disperse son contenu sur une large surface. De nombreuses sous-munitions ne fonctionnent pas comme prévu, laissant des restes explosifs.
Près de 150 nouvelles victimes
Dans le monde, près de 150 nouvelles victimes de restes d'armes à sous-munitions ont été identifiées l'année dernière, en baisse de plus de la moitié par rapport à 2020. Le nombre total est probablement plus élevé. En revanche, pour la première fois en une décennie, personne n'a été tué en 2021 directement dans des attaques avec cet armement.
Parmi les victimes, 97% étaient des civils. Le nombre d'enfants tués et blessés a atteint 90, deux tiers du total. La Syrie a fait face à un plus grand nombre de victimes annuelles que tout autre pays mais ce chiffre était au plus bas depuis dix ans l'année dernière.
L'impact de la pandémie semble également avoir étendu les menaces. En raison de difficultés financières, de nombreuses personnes ont été contraintes de travailler dans des zones contaminées par les sous-munitions ou en collectant des restes explosifs. Autre problème, le financement de la lutte contre les sous-munitions reste insuffisant. En revanche, le déminage est lui revenu à un niveau quasi normal.
Les Etats parties ont nettoyé en 2021 au moins 61 km2 de terres contaminées. Près de 82'000 sous-munitions ont été détruites, un chiffre similaire à l'année précédente. Au total, 37 Etats parties ont jusqu'à présent achevé la destruction de 99% des stocks mondiaux d’armes à sous-munitions. Au moins 26 pays et trois autres territoires restent contaminés par des sous-munitions non explosées. Le déminage a été achevé par 12 pays.
(ATS)