L'ex-candidate républicaine à la Maison Blanche Nikki Haley, qui a par le passé vertement critiqué Donald Trump, a annoncé mercredi qu'elle voterait pour lui en novembre, en l'appelant à «tendre la main» aux électeurs modérés qui l'ont choisie lors des primaires.
Cette annonce pourrait bien relancer les spéculations sur la course à la vice-présidence à droite, même si M. Trump a récemment assuré que Nikki Haley ne faisait pas partie des personnes qu'il envisageait pour le poste. L'ancienne ambassadrice à l'ONU s'exprimait en public pour la première fois depuis qu'elle a quitté la course à l'investiture républicaine.
Interrogée par le cercle de réflexion conservateur Hudson Institute sur le meilleur candidat à la présidence, elle a dit placer ses «priorités dans un président qui (...) sécurisera la frontière» et «soutiendra le capitalisme et la liberté». «Trump n'a pas été parfait sur ces questions. Je l'ai dit clairement à de nombreuses reprises», a-t-elle ajouté.
«Biden est une catastrophe»
Mais le président démocrate Joe «Biden est une catastrophe. Je voterai donc pour Trump», a-t-elle affirmé. Appréciée par de nombreux électeurs républicains modérés et indépendants, l'ex-gouverneure de Caroline du Sud lui a toutefois lancé un avertissement. L'ex-président devrait «tendre la main aux millions de personnes qui ont voté pour moi et qui continuent à me soutenir, et ne pas partir du principe qu'elles vont se ranger derrière lui», a-t-elle dit.
Face à un Donald Trump ultra-favori des républicains, Mme Haley a jeté l'éponge en mars. Mais elle a continué de récolter un nombre notable de voix à certaines primaires, illustrant le refus d'électeurs modérés de se rallier à la candidature du milliardaire. Lorsqu'elle a mis fin à sa course à la Maison Blanche, elle n'a donné aucune consigne de vote à ses troupes, indiquant qu'il revenait au magnat de l'immobilier de «mériter les voix» qu'elle avait obtenues.
Un temps cordiale, la relation entre Donald Trump et son ancienne ambassadrice était depuis des mois devenue acrimonieuse. Friand de surnoms peu flatteurs, il l'a plusieurs fois appelée «Cervelle de moineau».
Un soutien pas si surprenant?
Tenante de positions conservatrices pures et dures sur l'économie de marché, la criminalité et les moeurs, Nikki Haley a séduit de nombreux électeurs centristes ou indépendants en misant sur l'envie de renouveau politique. Elle n'a cessé lors de sa campagne de dire que Donald Trump était synonyme de chaos et qu'il ferait perdre la présidentielle aux républicains. Pour le politologue Larry Sabato, il était pourtant évident que Nikki Haley voterait pour Donald Trump.
«Il y a très peu de républicains en vue qui aient le courage de Liz Cheney», qui fit partie des chefs républicains au Congrès avant de devenir l'une des principales détractrices du magnat des affaires, dans la foulée de l'attaque du Capitole par ses partisans le 6 janvier 2021. L'ancien vice-président de Donald Trump, Mike Pence, a lui annoncé en mars qu'il ne le soutiendrait pas à la présidentielle.
En réaction à l'annonce de Nikki Haley, l'équipe de campagne de Joe Biden a publié une vidéo de Donald Trump dans laquelle il affirme que tous les électeurs de l'ex-gouverneure voteront pour lui. «Et je ne suis pas sûr d'en avoir besoin de beaucoup», avait-il lancé.