La population vaudoise va donc être appelée à voter sur cette initiative. Lancé en début d'année, le texte «Sauvons le Mormont» vise à inscrire la protection du site de la colline du Mormont dans la Constitution vaudoise et à encourager les autorités à s'émanciper du béton.
«Toute exploitation du sol y est interdite, à l'exception d'une activité agricole et sylvicole respectueuse de l'environnement et de la nature», peut-on y lire. Il demande aussi que le canton et les communes favorisent «l'utilisation de matériaux de construction respectueux de l'environnement et privilégient eux-mêmes l'utilisation de tels matériaux en lieu et place du ciment».
Le succès de la récolte de signatures «souligne l'attachement des Vaudoises et des Vaudois à leur patrimoine paysager et de biodiversité, ainsi que le soutien à la transition vers une construction plus durable, avec des matériaux plus respectueux de la santé, du climat et de l'environnement», se sont réjouis les initiants dans un communiqué.
Occupée par la première ZAD suisse
Le comité d'initiative est composé des Vert-e-s, de l'Association pour la Sauvegarde du Mormont, de ProNatura, de décroissance alternatives, des Jeunes Vert-e-s, du Parti socialiste, de solidaritéS, du POP et de la Jeunesse socialiste. Il affirme avoir ratissé tout le canton en obtenant des signatures dans 285 communes (sur 300).
Le Mormont, qui surplombe les villages d'Eclépens et de La Sarraz, est utilisé depuis les années 1950 comme carrière par le cimentier Holcim. Il a été affecté par les extensions successives de cette exploitation, qui vont jusqu'à menacer son sommet.
La colline est devenue célèbre, au-delà des frontières vaudoises, lorsqu'elle a été occupée par la première Zone à défendre de Suisse (ZAD), entre octobre 2020 et mars 2021.
Des tentatives politiques ont aussi été amorcées pour protéger le site. Une motion du futur conseiller d'Etat Vassilis Venizelos a, par exemple, été refusée fin mars par le Grand Conseil.
L'avenir du Mormont se joue aussi actuellement devant le Tribunal fédéral. Le projet de la Birette, au sommet de la colline, est inscrit dans un Plan d'affectation cantonal (PAC) qui a fait l'objet d'un recours d'associations environnementales et de particuliers. En cas de décision positive du TF sur l'acceptation du projet, les prochaines étapes seraient les suivantes: défrichement, fouilles archéologiques, décapage des sols puis exploitation de la roche.
(ATS)