C'est le calme avant une potentielle tempête… Les grands marchés boursiers n'enregistrent actuellement que peu de mouvements. La raison de la timidité des investisseurs du monde entier se résume en un mot: Nvidia. Le fabricant américain de puces électroniques présentera ses chiffres du deuxième trimestre mercredi, après la clôture de la bourse américaine.
La crainte d'un séisme boursier
Cette annonce est presque autant attendue qu'une décision de la banque centrale américaine (Fed) sur les taux d'intérêt. Et la crainte est grande sur les marchés boursiers. On craint que Nvidia ne déçoive par ses résultats au vu des attentes élevées. Ce ne sont pas les chiffres en eux-mêmes qui sont décisifs, mais ce sont surtout les prévisions pour l'avenir.
À Wall Street en particulier, c'est le frémissement général, car Nvidia est cotée aux États-Unis. Les analystes voient le potentiel d'un mouvement de cours de près de 10% – dans un sens comme dans l'autre. L'indice des actions tech Nasdaq pourrait ainsi gagner ou perdre jusqu'à 0,8%.
Les chiffres de Nvidia sont indicatifs dans la mesure où ils donnent des informations sur l'état de l'engouement autour de l'intelligence artificielle (IA). Le séisme boursier de début août a déjà montré à quel point les marchés peuvent réagir. À l'époque, les cours des grands groupes technologiques s'étaient notamment effondrés. L'élément déclencheur? Le doute quant aux attentes de bénéfices liées au boom de l'IA. Les énormes investissements des entreprises dans cette technologie d'avenir tant vantée pourraient ne pas porter leurs fruits, craignait-on.
Nvidia, chute ou ascension?
L'intelligence artificielle a besoin d'une grande puissance de calcul. Pour cela, des puces informatiques performantes de la maison Nvidia sont nécessaires. La grande entreprise dirigée par Jensen Huang exercice un quasi-monopole dans le marché des puces.
C'est pourquoi Nvidia est devenu le grand bénéficiaire du boom de l'IA. Depuis fin 2022, sa valeur boursière a été multipliée par neuf. En juin, Nvidia est même brièvement devenue l'entreprise la plus riche du monde, détrônant Apple. Mais la chute a été brutale. Au cours des sept semaines qui ont suivi, l'action de la coqueluche de la bourse a perdu 30% de sa valeur. Une capitalisation boursière de 800 milliards de dollars s'est volatilisée.
Entre-temps, l'action Nvidia s'est redressée et a compensé une grande partie de ses pertes. Le gain depuis le début de l'année s'élève ainsi à nouveau à près de 170%. «L'action de Nvidia est la plus importante du monde», a déclaré un analyste à la chaîne américaine CNBC. «S'ils pondaient un œuf, ce serait un gros problème pour l'ensemble du marché».
L'épée de Damoclès Nvidia plane donc également au-dessus de la Bourse suisse. Enfin, il faut savoir que si un séisme boursier se produit aux États-Unis, les secousses ne tarderont pas à se faire sentir dans notre pays.