Jusqu'à présent, l'année 2024 a été marquée par des indices économiques au beau fixe à l'échelle mondiale – les grands indices des pays occidentaux sont tous en nette hausse, de 5 à 12%. Mais ce vendredi 2 août, c'est le choc: le SMI suisse perd 3,8% – la plus mauvaise journée depuis deux ans et demi. Dans le monde entier, les marchés boursiers se sont effondrés: l'indice directeur allemand Dax perd 2,5%, le Nikkei japonais tombe de 5,8%. Les bourses américaines, qui étaient déjà dans le rouge jeudi, ont encore perdu.
En cause, des nouvelles venues d'outre-Atlantique: l'économie américaine a créé nettement moins d'emplois que prévu en juillet. «Les mauvaises données conjoncturelles en provenance des Etats-Unis ont ravivé la peur d'un atterrissage brutal de l'économie américaine, le spectre de la récession plane à nouveau sur les Etats-Unis», explique Daniel Kalt, responsable des placements chez UBS Suisse, à Blick. Mais que va-t-il se passer à présent – les marchés mondiaux vont-ils subir une correction majeure?
«C'est une malédiction»
Le responsable des investissements James St. Aubin d'Ocean Park Asset Management en Californie ne pense pas que le séisme boursier soit déjà terminé. «C'est une malédiction. Nous sommes en train de vivre les conséquences des attentes élevées», déclare-t-il à l'agence de presse Reuters. Les investisseurs ne s'attendaient pas à ce revers sur le marché de l'emploi américain. «Tout ce qui laisse désormais présager autre chose est difficile à digérer.»
L'indice de volatilité – connu pour être l'indicateur d'anxiété de Wall Street – est un indice qui laisse présager d'autres jours et semaines difficiles. Celui-ci a atteint vendredi son plus haut niveau depuis mars 2023, après que la demande d'options pour se protéger contre une vente sur le marché des actions a fortement augmenté.
Le Moyen-Orient et le tournant des taux d'intérêt
Dans les prochains jours, les investisseurs devraient tourner leurs regards vers le Proche-Orient, où l'Iran a menacé son ennemi juré Israël de représailles pour l'assassinat du chef du Hamas Ismail Hanija. La grande question: quelle est l'ampleur du désir de vengeance de Téhéran – une grande attaque de l'Iran est-elle même imminente ou les milices soutenues par l'Iran, comme par exemple le Hezbollah, vont-elles riposter? Il est clair qu'une riposte est déjà intégrée dans le cours de la bourse – mais si une conflagration de grande ampleur devait se produire au Proche-Orient, les marchés boursiers mondiaux en pâtiraient fortement.
Le changement de taux d'intérêt suggéré par la banque centrale (Fed) est également un sujet brûlant. Après le maintien du taux directeur entre 5,25 et 5,5 points de pourcentage mercredi dernier, les boursiers s'attendent à une baisse des taux en septembre. Si celle-ci est encore repoussée en raison des mauvaises données conjoncturelles – ou même totalement suspendue pour l'instant – le climat devrait se dégrader nettement. De nouvelles ventes seraient alors inévitables.