Vols et hôtels à prix d'or
Voyager coûtera plus cher cette année

Il faudra délier les cordons de la bourse pour partir à l'aventure en 2021. Blick explique pourquoi les prix sont en hausse sur le marché du voyage.
Publié: 08.01.2022 à 05:56 heures
"Voyager sera à nouveau plus chers en 2022", affirme Christian Laesser, professeur de tourisme à l'université de Saint-Gall.
Photo: Keystone
Nicola Imfeld

Se prélasser sur la plage? Parcourir les États-Unis en voiture? Découvrir un pays lointain? La pandémie de Covid-19 a poussé de nombreuses personnes à renoncer aux aventures qu’elles avaient prévues. Les restrictions sanitaires et les confinements successifs en ont découragé plus d’un.

Pourtant, ces dernières années, les vacances à l’étranger auraient été particulièrement avantageuses d’un point de vue financier. En 2020 et 2021, voyager n’a jamais été aussi bon marché. Une offre excédentaire au niveau mondial et une demande trop faible expliquent ce phénomène. Mais il semblerait que cela soit de l’histoire ancienne. «Les voyages seront à nouveau plus chers en 2022», explique Christian Laesser, professeur de tourisme à l’université de Saint-Gall. Les augmentations de prix touchent tous les secteurs, du vol à l’hébergement.

Les prix des hôtels suisses augmentent

L’hôtellerie suisse pourrait retrouver dès cette année le niveau de prix d’avant la crise. Des hausses de prix sont prévues, en particulier dans les villes. Christian Laesser explique: «La demande internationale augmente à nouveau et le tourisme d’affaires devrait en partie faire son come-back». Les touristes étrangers et les voyageurs d’affaires sont ceux qui pourront se permettre ces tarifs à la hausse.

La situation est un peu différente en Suisse rurale et dans les régions alpines. «Les hôtels y ont atteint leur pic de demande, sans compter les touristes internationaux. Les prix devraient donc stagner à un niveau élevé, voire baisser quelque peu», estime l’expert.

Dubaï, le paradis de la cherté

Au niveau mondial, les nuitées d’hôtel devraient devenir plus coûteuses – du moins dans les pays ouverts au tourisme. Comme le choix des destinations restera limité en 2022 à cause de la pandémie, les hôtels ouverts peuvent se permettre d’imposer des prix plus élevés.

Un exemple d’actualité est Dubaï. La capitale des Émirats arabes unis laisse à nouveau entrer les touristes depuis plus d’un an. Les prix des hôtels s’envolent, car il n’y a que peu d’alternatives à cette destination. Pour les hôteliers, c’est une occasion en or.

Manque de flexibilité des long-courriers

Les voyageurs devraient également ressentir une hausse des prix dans le secteur aérien cette année, du moins pour les vols long-courriers. «Je m’attends à ce que les vols intercontinentaux soient plus chers», prévoit Christian Laesser. Cela coïncide avec les hypothèses des experts en aviation. Ils estiment que la demande de vols long-courriers devrait à nouveau augmenter fortement au plus tard à partir de l’été 2022. Cela signifierait une augmentation des prix, car les compagnies aériennes ne peuvent – ou ne veulent – pas adapter leurs capacités aussi rapidement.

Avant la fin de l’année, l’association faîtière des compagnies aériennes (IATA) avait déjà prévenu que les passagers devront débourser davantage pour leurs vols, parfois jusqu’à 50% de plus. C’est ce qu’annoncent les augmentations de prix des services de navigation aérienne et des aéroports, rapporte l’IATA.

Christian Laesser s’attend à une hausse des prix moins importante sur les vols en Europe. «Les compagnies aériennes low cost sont suffisamment robustes – elles peuvent sans problème introduire de nouveaux vols et en supprimer», souligne-t-il. Cette flexibilité n’existe pas pour les vols long-courriers. «Les nombreux vols de correspondance dépendent du réseau intercontinental. On ne peut pas modifier tout le planning du jour au lendemain», explique l’expert.

Réserver en avance, de l’histoire ancienne?

Voyager va continuer à être un sacré casse-tête pour un moment encore, estime Christian Laesser. Et les conditions actuelles vont probablement influencer les façons de faire sur le long terme. «Les plans de vol ne seront plus publiés autant à l’avance ou devront permettre une certaine marge de manœuvre.», projette le professeur de tourisme.

Réserver bien à l’avance, et donc bénéficier de tarifs avantageux, ne sera plus possible. Il faudra alors mettre la main au porte-monnaie pour concrétiser sa soif d’aventures. Comme l’expert souligne: «La flexibilité et l’agilité sont plus importantes que jamais pour les compagnies aériennes». Mais cela ne vaut pas que pour les compagnies, mais également pour tous ceux et celles qui prévoient des vacances à l’étranger.


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