Vers davantage de bombardements?
Après 6 mois de guerre, Occidentaux et Russes haussent le ton

Les Etats-Unis ont accusé mercredi la Russie de vouloir intensifier ses bombardements dans le pays. La France a appelé à n'avoir «aucune faiblesse» face à Moscou dans ce conflit qui entrera mercredi dans son septième mois.
Publié: 23.08.2022 à 18:11 heures
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé mardi qu'il existait "chaque jour" une menace de nouvelles frappes russes sur Kiev.
Photo: SERGEY DOLZHENKO

Le ton est également monté en Russie, où le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a déclaré qu’il n’y aurait «aucune pitié» pour les meurtriers de la fille d’un idéologue pro-Kremlin tuée samedi, par les Ukrainiens selon les services de sécurité russes.

L’ambassade américaine en Ukraine a averti mardi que la Russie pourrait frapper «dans les prochains jours» des infrastructures civiles et bâtiments gouvernementaux. Elle a appelé les citoyens américains à «quitter l’Ukraine dès maintenant». A Berne, le DFAE réitère sa recommandation aux Suisses de quitter le pays.

Potentielles frappes sur des installations gouvernementales

«Le Département d’Etat dispose d’informations selon lesquelles la Russie intensifie ses efforts pour lancer des frappes contre l’infrastructure civile et les installations gouvernementales de l’Ukraine dans les prochains jours», a indiqué l’ambassade dans un message publié sur son site internet, sans plus de précision sur les lieux potentiellement concernés.

Interrogé par Keystone-ATS, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) affirme suivre attentivement la situation sur place. Les voyages à destination de l’Ukraine restent déconseillés. Comme il l’avait déjà fait dès le début du conflit, le DFAE recommande aux personnes de nationalité suisse présentes en Ukraine de quitter le pays par leurs propres moyens, si cela semble possible et sûr. Autrement, il est recommandé de rester «dans un endroit sûr».

Depuis le retrait des forces russes des environs de Kiev fin mars, l’essentiel des combats s’est concentré dans l’est de l’Ukraine, où Moscou a lentement gagné du terrain avant que le front ne se fige, et dans le sud, où les troupes ukrainiennes disent mener une contre-offensive, elle aussi très lente.

Volodymyr Zelensky toujours aussi combatif

La Russie continue cependant de viser régulièrement les villes ukrainiennes à l’aide de missiles à longue portée, visant toutefois rarement la capitale Kiev et ses environs.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté estimé mardi qu’il existait «chaque jour» une menace de nouvelles frappes russes sur Kiev. «Nous savons qu’ils visent en priorité des infrastructures ou des bâtiments gouvernementaux, mais rien n’a fondamentalement changé depuis le 24 février», le premier jour de l’invasion, a-t-il dit lors d’une conférence de presse. «C’est ce que la Russie fait en permanence», a ajouté le président ukrainien tout en promettant une «réponse puissante» en cas de frappes.

Volodymyr Zelensky devait s’entretenir dans la journée avec son homologue polonais Andrzej Duda, arrivé dans la matinée à Kiev dans le cadre de la «plateforme de Crimée», une initiative réunissant les principaux Etats soutenant l’Ukraine et qui existait déjà avant l’invasion du pays par la Russie le 24 février.

Le président polonais compte continuer à aider Kiev, y compris politiquement en aidant à «persuader d’autres pays» de soutenir les Ukrainiens, et réclamé des sanctions plus sévères envers Moscou, ont expliqué ses services.

Les dirigeants occidentaux haussent le ton

Le président français Emmanuel Macron a haussé le ton mardi en exhortant la communauté internationale à ne faire montre d'«aucune faiblesse, aucun esprit de compromission face à la Russie», dans un message vidéo au Sommet de la «plateforme de Crimée». Les Européens sont prêts à soutenir le «combat» de l’Ukraine «dans la durée», a-t-il ajouté à l’attention du président Zelensky.

Dans leurs adresses au sommet, les autres dirigeants occidentaux ont continué à condamner fermement l’invasion russe. «Nous ne reconnaîtrons jamais aucune tentative de changement de statut de quelque partie de l’Ukraine que ce soit», a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz. «Nous devons continuer à fournir à l’Ukraine toute l’aide (économique, militaire…) nécessaire jusqu’à ce que la Russie mette fin à cette guerre et retire ses troupes de toute l’Ukraine», a abondé le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Vladimir Poutine mise sur «la réticence» des Européens à supporter les conséquences de la guerre déclenchée par Moscou en Ukraine et l’unité des Etats membres nécessite d’être «maintenue au jour le jour», a souligné le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, dans un entretien à l’AFP.

(ATS)

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