Vague de licenciements chez Twitter
Elle dormait au bureau pour lui, Elon Musk la vire

Les vagues de licenciements chez Twitter ne s'arrêtent pas. Les plus fidèles employés d'Elon Musk en font désormais les frais, comme Esther Crawford, qui avait même passé la nuit au bureau pour son patron.
Publié: 27.02.2023 à 20:37 heures
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#SleepWhereYouWork: Esther Crawford fin 2022 dans les bureaux de Twitter.
Photo: Twitter/evanstnlyjones
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Thomas Benkö

Sac de couchage argenté, tapis, bandeau pour les yeux. Sa photo, le 2 novembre 2022, a fait le tour du monde après le rachat de Twitter par Elon Musk. «Quand ton équipe pousse 24 heures sur 24 pour respecter les délais, tu dors parfois dans ton bureau», a commenté Esther Crawford sur la photo.

Elle était l'une des dernières managers de Twitter 1.0 à pouvoir continuer à travailler dans le Twitter «hardcore» autoproclamé par Elon Musk. Mais apparemment, même dormir au bureau n'était pas assez «hardcore» pour le milliardaire. Samedi soir, elle a été l'une des victimes les plus éminentes de la dernière vague de licenciements chez Twitter. Environ 200 personnes ont dû faire leurs cartons. En l'espace de quelques mois, le nombre de collaborateurs du réseau social est ainsi passé de 7500 à moins de 2000.

Critiquée comme étant la lèche-botte d'Elon Musk

C'est d'abord Zoe Schiffer, du site platformer.news, qui a rapporté la dernière vague de licenciements. Lundi matin, Esther Crawford, mère de trois enfants, a confirmé la nouvelle. «La pire conclusion que l'on pourrait tirer de mon engagement pour Twitter 2.0 est que mon optimisme ou mon travail acharné étaient une erreur», écrit-elle.

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Et à ses détracteurs, elle a adressé ces mots: «Ceux qui se moquent de moi et me raillent se trouvent forcément en marge et ne sont pas dans l'arène. Je suis profondément fière de l'équipe, qui a travaillé à travers tant de bruit et de chaos.»

Car de nombreuses personnes dans le milieu de la tech ont qualifié Esther Crawford de lèche-bottes, une personne qui soutient la ligne dure d'Elon Musk uniquement pour faire carrière. Et son licenciement a surpris tout le monde. Fin janvier, le célèbre journal économique «Financial Times» a consacré un portrait à la mère de famille. Son titre? «L'ascension d'Esther Crawford dans le Twitter hardcore d'Elon Musk».

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«Interprète» entre la direction et le milliardaire

Dans l'article, elle est décrite comme une sorte «d'interprète» entre Elon Musk et la direction de Twitter. Elle savait et a écrit elle-même que les choses allaient de travers. Chez Twitter, il n'y a plus de vaches sacrées dans le domaine des produits. Elon est prêt à essayer beaucoup de choses – beaucoup échoueront, certaines réussiront». C'est par exemple sous Esther Crawford qu'a été annoncé le nouveau service controversé Twitter Blue, qui proposait d'être certifié à partir de 8 dollars par mois.

Son licenciement est un nouveau chapitre dans sa vie tumultueuse. En avril 2022, elle a ainsi rendu public le fait qu'elle avait fait partie d'une secte chrétienne jusqu'à l'adolescence. «J'ai grandi dans une secte. Nous avions beaucoup de règles (pas de coupe de cheveux, pas de maquillage, pas de pantalon, pas de télévision, pas de musique profane, etc...) et une direction hiérarchique. Nous croyions à la fin des temps, donc je vivais constamment dans la peur de faire quelque chose de mal et d'être laissée pour compte. À 19 ans, j'ai quitté le mouvement par mes propres moyens.» Ses détracteurs se moquent maintenant d'Esther Crawford, qui serait passée d'un culte à un autre.

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