«Mon fort astigmatisme ne m'a jamais permis de porter des lentilles de contact confortablement et ma vision nocturne n'est vraiment pas terrible», a déclaré Patrícia Gonçalves auprès du «Télégraph», juste avant la chirurgie qui lui a rendu une vue parfaite. Début novembre, la jeune femme de 31 ans, originaire du Portugal, est devenue la première personne à bénéficier d'un nouveau type d'opération au laser, au Royaume-Uni.
Malvoyante sans ses lunettes, elle bénéficie désormais d'une vue optimale, supérieure à 20/20, la mesure indiquant une vision satisfaisante mesurée à 20 pieds, alors que son acuité visuelle pré-opération ne dépassait pas 20/200.
Pilotée par une intelligence artificielle, l'intervention consiste à créer en premier lieu des «clones» numériques en 3D des globes oculaires du patient, avant de laisser l'IA mettre en place et tester des milliers de procédures conçues sur mesure pour la personne, afin d'aboutir à une technique aussi perfectionnée que possible. Une fois que les résultats s'avèrent suffisamment concluants, un chirurgien peut reproduire la meilleure option sur les véritables yeux de la personne.
«Elle porte des lunettes depuis l'âge de 5 ans»
D'après la clinique privée londonienne où s'est rendue Patrícia Gonçalves, cette technologie semble être la plus efficace jamais utilisée pour ce type d'opération au laser, visant à minimiser la distorsion des images sur la rétine.
«Elle portait des lunettes depuis l'âge de cinq ans, était légalement malvoyante lorsqu'elle ne les portait pas, et ne pouvait même pas discerner l'immense lettre 'E' tout en haut du tableau utilisé lors des examens de la vue», indique David Allamby, le chirurgien ayant réalisé l'opération de la jeune femme, toujours selon le média britannique.
Une opération à environ 7000 francs
Les schémas partagés par la clinique soulignent en effet que l'impact de plus de 2000 lasers sont évalués numériquement par l'IA avant la chirurgie, qui ne dure qu'une dizaine de minutes au total, afin d'anticiper au mieux le résultat de l'opération sur le patient. Le «Telegraph» précise en outre qu'une telle chirurgie oculaire coûte environ 7400 francs (6500 livres britanniques). Si la technologie est désormais disponible dans plusieurs pays, dont l'Australie et le Royaume-Uni, elle ne s'est pas encore implémentée partout.
Avant l'intervention, Patrícia Gonçalves, ayant récemment décroché un diplôme à la prestigieuse université d'Oxford, a exprimé beaucoup d'enthousiasme au «Telegraph», sans relayer la moindre once d'angoisse face au caractère inédit de la procédure.
«Il s'agit d'une lueur d'espoir pour toutes les personnes malvoyantes, déclare Seema Flower, fondatrice de l'organisation britannique Blind Ambition, dans un communiqué. Cela démontre que grâce à la technologie innovante, ce qui semblait hors de portée peut devenir réalité. Espérons que ce ne soit que le début et qu'un jour, beaucoup des causes possibles de la malvoyance puissent être ainsi adressées.»