Depuis environ une semaine, Donald Trump s'affiche publiquement aux côtés d'une nouvelle femme. Mardi, elle a voyagé avec lui en jet privé pour assister au débat télévisé contre la démocrate Kamala Harris. Le 11 septembre dernier, elle a été invitée à la cérémonie de commémoration de l'attaque terroriste contre les tours jumelles. Depuis, elle ne quitte plus le candidat à la présidentielle, et intervient dans un grand nombre de ses meetings de campagne.
Il s'agit de Laura Loomer, 31 ans. «La grande Laura Loomer – certains d'entre vous connaissent Laura – est une personne fantastique, une grande femme», s'exclamait déjà Trump en juillet dernier, lors d'un discours à Nashville. Ce rapprochement a provoqué une véritable panique chez ses collègues de parti. Car Laura Loomer est vue comme une malédiction pour le Parti républicain, bien que Trump la considère plutôt comme une bénédiction.
Donald Trump, la seule raison de vivre de Laura Loomer
Laura Loomer a une seule raison de vivre: ouvrir la voie vers la Maison-Blanche à Trump. Elle l'admet elle-même. «Je n'ai pas vraiment de vie, vous savez», déclarait en mai dernier la militante au «Washington Post». «C'est pourquoi je suis heureuse de pouvoir consacrer tout mon temps à aider Trump. Parce que s'il ne revient pas au pouvoir, je n'ai plus rien.»
Consacrer toute sa vie à Trump… Laura Loomer ne serait-elle pas la collaboratrice de campagne idéale? C'est du moins ce que semble penser l'ex-président. Le «New York Times» soutient que depuis avril 2023, Donald Trump a tenté à plusieurs reprises d'intégrer cette femme dans son équipe. Mais ces tentatives ont toujours échoué en raison de blocages internes au parti. Car Laura Loomer est trop extrême, même pour les plus extrêmes des extrêmes du Parti républicain.
Dans les milieux conspirationnistes d'extrême droite, Laura Loomer est une sorte de superstar. Pour elle, le 11 septembre était un «travail venant de l'intérieur», planifié par la CIA. En 2017, elle s'est enchaînée au bureau de X (ancien Twitter) à New York en signe de protestation. Elle n'hésite pas non plus à faire des déclarations racistes sur la candidate démocrate Kamala Harris. Dernièrement, elle a écrit sur X que la Maison-Blanche sentirait le curry si Kamala Harris était élue.
Les républicains prennent leurs distances
Des républicains modérés s'inquiètent de l'image du parti et de son candidat à la présidence. Le sénateur républicain Thom Tillis a écrit sur X que Laura Loomer était une «folle théoricienne de la conspiration qui répand régulièrement des ordures répugnantes pour nous diviser, nous les républicains». Son collègue, le sénateur Lindsey Graham, a déclaré jeudi au «HuffPost»: «L'histoire de cette personne est vraiment toxique. Je ne pense pas qu'elle soit utile.»
Même la députée républicaine Marjorie Taylor Greene, qui se situe à l'extrême droite du parti, discrédite Laura Loomer. Sur X, elle a qualifié le post sur Kamala Harris de «consternant et extrêmement raciste». Et de poursuivre: «Loomer ne représente pas MAGA (ndlr: le slogan de Trump 'Make America Great Again'). Elle ne représente pas ce que nous sommes en tant que républicains.»
Pour rappel, cette députée est convaincue que «les canons laser juifs venus de l'espace» sont responsables des incendies de forêt aux États-Unis. Mais même pour elle, Laura Loomer est jugée trop extrême.
Laura Loomer, une bénédiction ou malédiction?
La proximité entre Laura Loomer et Donald Trump pourrait faire plus de mal que de bien. En se montrant publiquement à ses côtés, l'ex-président continue de se rapprocher de l'extrême droite complotiste. Il a répandu des théories de conspiration racistes lors du débat télévisé contre Kamala Harris. Avec ce discours, Donald Trump a certainement enthousiasmé ses fans radicaux, mais son objectif devrait être ailleurs.
À savoir, convaincre les électeurs indécis. Il s'agit généralement de personnes plutôt modérées qui n'arrivent pas à se décider entre le républicain et la démocrate. S'afficher avec Laura Loomer pourrait mettre un terme prématuré à cette importante stratégie de campagne.