Ils se préparent au combat. Ils sont prêts à tout pour défendre leur pays contre les Russes. Depuis plusieurs semaines, des troupes de soldats russes équipés avec de l’artillerie lourde s’amassent à la frontière entre l’Ukraine et la Russie. Ils seraient déjà plus de 100’000 sur place. La peur d’une invasion russe gagne la population ukrainienne, et le monde entier.
C’est pourquoi une part des Ukrainiens suivent une formation militaire. Des membres du régiment de la garde nationale d’Azov donnent un entraînement de base à certains habitants. Parmi eux, Valentina Konstantinovska, 79 ans. Elle veut savoir ce qu’il faut faire en cas d’urgence. Une photo prouve son dévouement. On la voit allongée sur le sol, un fusil d'assaut Kalachnikov à la main.
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Pas d’appel au départ
Difficile de savoir ce que Vladimir Poutine prévoit ces prochains jours. Selon les informations des services de renseignement américains, l’invasion de l’Ukraine par la Russie pourrait déjà commencer mercredi. Depuis des semaines déjà, l’Occident prend des mesures préventives et se prépare à un potentiel conflit.
La Suisse continue de rapatrier les proches des collaborateurs de l’ambassade à Kiev. Cette mesure concerne les personnes encore présentes dans le pays qui ont des enfants, a indiqué lundi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Une grande partie d’entre eux sont déjà hors d’Ukraine, précise le communiqué.
La Suisse n’a pas appelé ses citoyens à quitter l’Ukraine, comme l’ont fait ce week-end l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et les Pays-Bas, entre autres. Une recommandation de quitter le pays est prématurée, estime le DFAE. La Grande-Bretagne, l’Australie et les Etats-Unis ont déjà émis une recommandation en ce sens. L’ambassade suisse reste ouverte. En période de tensions, il est particulièrement important que les ressortissants suisses puissent s’adresser à l’ambassade, écrit le DFAE.
«L’hystérie a atteint son point culminant»
Alors que les craintes d'une invasion de l'Ukraine montent, le chancelier allemand Olaf Scholz a exhorté la Russie à saisir les «offres de dialogue» pour désamorcer cette crise qui a réveillé en Europe le spectre d'une guerre. En déplacement lundi à Kiev, il doit rencontrer Vladimir Poutine mardi à Moscou. Il a assuré que «personne ne doit douter de la détermination et de la préparation de l'UE» à réagir en cas d'attaque.
Du côté des États-Unis, le président américain Joe Biden a mis en garde son homologue russe contre les graves conséquences d’une invasion russe de l’Ukraine lors d’un entretien téléphonique samedi. A l'issue de cet appel, le conseiller en matière politique étrangère du président russe, Iouri Ouchakov, a déclaré aux journalistes que «l’hystérie [avait] atteint son paroxysme». Il a souligné que les canaux diplomatiques restaient ouverts.
Washington se prépare au pire des scénarios. Les forces armées américaines ont envoyé près de 3000 soldats supplémentaires en Pologne, ont déplacé des avions de combat de l’Allemagne à la Roumanie et ont retiré presque tous les soldats américains restant sur sol ukrainien.
La Russie a jugé possible lundi un règlement diplomatique de la crise russo-occidentale autour de l'Ukraine et annoncé la fin de certaines manœuvres militaires. S'éloignant des déclarations offensives de ces derniers jours, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé qu'il y avait «toujours une chance» de trouver un compromis.
(Adaptation par Jessica Chautems, avec AFP)