La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni n'est pas seulement sortie rayonnante des élections européennes. La politicienne d'extrême droite fait également preuve d'une certaine force politique en tant qu'hôtesse du sommet du G7, où elle a accueilli les chefs d'État et de gouvernement les plus puissants d'Occident dans le complexe touristique de luxe de Borgo Egnazia.
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Sur les images du sommet, Giorgia Meloni est resplendissante. Elle se montre à l'aise avec le pape, rayonne à côté des chefs d'État et de gouvernement du G7 et se félicite même que son pays occupe une place de choix en affirmant que son gouvernement est «le plus fort de tous».
Pendant que ses hôtes de marque font face à des luttes de pouvoir dans leurs pays respectifs, Giorgia Meloni savoure ses succès politiques.
Bénédiction papale
Le fait qu'un pape participe pour la première fois à un sommet du G7 est une bénédiction pour l'Italienne. «À l'exception de Meloni, les chefs d'État et de gouvernement présents au sommet du G7 sont tous assez faibles», analyse le portail politique américain «Politico» en citant un ancien ambassadeur de l'OTAN à Washington.
On y regardant de plus près, il faut dire que le Premier ministre canadien Justin Trudeau ne gagnera probablement pas les prochaines élections. Le président américain Joe Biden fait face à une course électorale difficile. Le chancelier allemand Olaf Scholz est quant à lui affaibli, tout comme le président français Emmanuel Macron. Le chef du gouvernement britannique Rishi Sunak et le Premier ministre japonais Fumio Kishida doivent eux aussi essuyer des revers à domicile.
L'Italie en force
Rien de tout cela pour Giorgia Meloni, qui «ne peut pas s'empêcher de gagner», poursuit «Politico». Même si l'influence de Rome est limitée par rapport aux grands pays du G7 comme les Etats-Unis, elle est «certainement très forte en ce moment», explique à ce sujet Giovanni Orsina, maître de conférences en histoire politique à l'université Luiss de Rome.
La Première ministre pourrait jouer un rôle décisif dans l'élaboration de la future politique de l'UE. «Peu de personnalités politiques sont en mesure de gagner des voix après deux ans de gouvernement», relève l'expert.
Meloni prévoit en effet de rester encore un bon moment à la tête du pays, ce qui est plutôt inhabituel pour l'Italie. Contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, elle ne démissionnera pas prématurément à la suite d'une crise gouvernementale. Elle l'a récemment rappelé avec détermination: elle a bien l'intention de gouverner au moins pendant cinq ans.