Une femme à la tête de l'Iran? Pas si sûr
Zohreh Elahian, députée radicale, veut s'emparer du pouvoir iranien

Après la mort du président iranien Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère, Zohreh Elahian veut se présenter aux élections. Une femme pourrait-elle devenir présidente de ce pays islamique?
Publié: 10.06.2024 à 06:05 heures
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Dernière mise à jour: 10.06.2024 à 08:03 heures
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Cette femme sera-t-elle la première présidente de l'Iran?
Photo: keystone-sda.ch
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Marian Nadler et BliKI

Zohreh Elahian a déposé sa candidature, qui fait sensation en Iran, à la plus haute fonction de l'Etat. Fidèle partisane du guide suprême Ali Khamenei, la députée radicale pourrait, si le Conseil des gardiens l'approuve, être la première femme à être admise à l'élection présidentielle. C'est ce que rapporte le média britannique «The Telegraph».

L'ancienne membre de la commission de sécurité et de politique étrangère du Parlement a, par le passé demandé la peine de mort pour les manifestants qui participaient au mouvement «Femmes, vie, liberté». Le régime des mollahs a fait réprimer violemment les manifestations contre le hijab.

Le Conseil des gardiens, qui veille à l'interprétation de la Constitution islamique du pays, doit désormais se prononcer sur sa candidature. Le slogan d'Elahian pour l'élection est «un gouvernement sain, une économie saine et une société saine». Sa participation à l'élection tient à un fil. En effet, son éventuelle candidature dépend de l'interprétation du terme arabe pour «hommes» , et de la question de savoir si celui-ci se réfère dans la Constitution à un terme plus général pour «personnes».

Malgré les obstacles légaux qui excluent jusqu'à présent les femmes de la présidence, Azam Taleghani, une politicienne et journaliste expérimentée, a tenté d'être admise à l'élection présidentielle de 1997 jusqu'à sa mort en 2019, mais a toujours été rejetée par le Conseil des gardiens.

Le Canada sanctionne Zohreh Elahian

Zohreh Elahian, qui a posé avec un fusil de sniper lors d'un salon de l'armement l'année dernière, représente pour beaucoup de femmes iraniennes l'image d'un régime misogyne. Dowlat Nowrouzi, la représentante du Conseil national de la résistance iranienne en Grande-Bretagne, s'exprime de manière critique auprès du «Telegraph»: «Ce n'est qu'un spectacle ridicule d'un régime qui s'enfonce dans une crise. Personne ne sera trompé par ces manœuvres absurdes.»

Elle souligne que la stricte loi fondamentale islamique empêche une femme d'accéder à un poste politique important: «Le régime de Téhéran ne tolère même pas une seule femme dans son cabinet. Selon l'article 115 de la constitution du régime, le président doit être un homme. Les femmes iraniennes savent que la seule voie vers la liberté et l'égalité des droits est le changement de régime par le peuple et la résistance.»

Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada, a imposé des sanctions à Zohreh Elahian lors de la Journée internationale de la femme en mars, la qualifiant de personne qui «utilise sa position d'influence pour exiger ou imposer des mesures de plus en plus répressives contre les femmes et les filles en Iran». 

Zohreh Elahian, qui a obtenu un diplôme de médecine avant de se lancer dans une carrière politique, s'est également exprimée par le passé sur les négociations de l'accord nucléaire de 2015: «Toutes les sanctions doivent être levées et nous devons certainement obtenir une garantie crédible de la part des États-Unis afin de ne pas faire face à un nouveau retrait de l'accord et au retour des sanctions.»

Raïssi est mort dans un accident d'hélicoptère

Depuis l'entrée en fonction du président américain Joe Biden, l'Iran a continué à faire avancer son programme nucléaire. Le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, a récemment affirmé que le pays n'était désormais «plus qu'à quelques semaines, pas à quelques mois» d'une arme nucléaire.

En mai, le président iranien Ebrahim Raïssi est décédé dans un accident d'hélicoptère. Actuellement, c'est le premier vice-président Muhammad Mukhbar qui dirige le gouvernement. Ebrahim Raïssi était considéré comme le successeur potentiel du guide suprême Ali Khamenei.

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