Une d'entre elles risque l'expulsion
Deux sœurs vaudoises planifiaient un attentat contre l'ONU, elles seront jugées

Deux sœurs vaudoises planifiaient un attentat contre l'ONU sous la bannière Etat Islamique, après un voyage en Syrie. Elles seront jugées au Tribunal pénal fédéral début mai, a dévoilé ce mardi matin la RTS. Mais cette histoire s'avère aussi être une affaire de famille.
Publié: 30.04.2024 à 13:03 heures
Deux sœurs vaudoises planifiaient un attentat contre l'ONU sous la bannière Etat Islamique, après un voyage en Syrie.
Photo: KEYSTONE
Luca Baume

Deux quinquagénaires vaudoises seront jugées le 7 mai par le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone, au Tessin. Motif? Elles sont accusées d'avoir planifié un attentat contre l'Organisation des Nations unies (ONU) à Genève, dévoile ce mardi matin la RTS.

Selon le pôle enquête du service public, qui a eu accès à l'acte d'accusation, les deux sœurs avaient, avec le fils – mineur – de l'une d'entre elles, rejoint les camps de l'Etat islamique en Syrie. C'est là-bas, entre février et fin mars 2015 que la mère et la tante commencent à planifier leur attaque. Et ce, seulement un mois après les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Casher à Paris.

Un contact genevois pour entrer en Syrie

Les trois avaient déjà essayé en novembre 2014 d'entrer en Syrie, mais malgré les contacts du fils, âgé de 16 ans à l'époque, ils n'avaient pas réussi à passer la frontière turque, précise la RTS. A noter que les informations dont disposait le jeune homme provenaient d'un compatriote du djihad: un Genevois, qui finira par être condamné par la justice suisse quelques années plus tard.

Mais en février 2015, c'est la bonne, la famille rejoint les rangs de Daech... pour demander à repartir trois jours plus tard. Accusés alors d'espionnage par l'organisation, la tante, la mère et le fils restent un mois de plus pour être interrogés. C'est durant cette période que les deux femmes confient leur plan de «faire péter l'ONU» à une Française qui avait aussi fait le voyage.

Cette dernière sera arrêtée et interrogée par la police de l'hexagone à son retour. Elle révèle que les Suissesses «avaient vraiment l'air motivées pour commettre un attentat en Suisse, mais n'ont pas donné de mode opératoire ni de date», note la RTS. Les deux sœurs, elles, nient avoir planifié un attentat.

Risque d'expulsion du territoire

Le procureur fédéral reproche également à la mère d'avoir versé près de 6400 francs à Daech une fois rentrée en Suisse. Les deux vaudoises ont déjà fait un séjour de deux mois en prison mais se présenteront libres à leur procès le 7 mai. 

Elles seront jugées pour violation de la Loi fédérale interdisant les groupes Al-Qaïda et Etat islamique et risquent cinq ans de prison – ainsi que l'expulsion du territoire pour la mère, qui n'est pas de nationalité suisse. Le fils, lui, a déjà été condamné pour avoir voulu défendre le djihadisme en tant que mineur.

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