La mousson, qui dure habituellement de juin à septembre, est essentielle pour l’irrigation des plantations et pour reconstituer les ressources en eau du sous-continent indien. Mais elle apporte aussi chaque année son lot de drames et destructions. De fortes pluies ont encore frappé une grande partie du pays ces dernières 24 heures, faisant au moins une douzaine de morts, dont neuf enfants, selon les autorités.
«Cela fait un mois qu’il pleut. Nous n’avons plus rien», a déclaré à l’AFP Khanzadi, une habitante de Jaffarabad, dans la province du Baloutchistan, l’une des plus touchées. «Nous n’avions qu’une seule chèvre, elle aussi s’est noyée dans les inondations. Maintenant, nous n’avons plus rien avec nous […] et nous avons faim», a-t-elle ajouté.
Le gouvernement va lancer un appel à l’aide internationale une fois l’évaluation des dégâts terminée, a déclaré mercredi la ministre du Changement climatique, Sherry Rehman. «Vu l’ampleur de la catastrophe, il n’est pas question que les provinces, ni même Islamabad, affrontent seules l’ampleur de cette catastrophe climatique, a-t-elle dit à l’AFP. Des vies sont en danger, des milliers de personnes sans abri […] Il est important que les partenaires internationaux mobilisent leur aide.»
Victime du réchauffement climatique
Le Pakistan est particulièrement vulnérable au dérèglement climatique. Il figure en 8e position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l’ONG Germanwatch. En début d’année, une grande partie du pays a été en proie à une vague de chaleur, avec jusqu’à 51 degrés Celsius enregistrés à Jacobabad, dans la province du Sindh.
Cette ville est aujourd’hui touchée par des inondations qui ont endommagé des maisons, emporté des routes et des ponts et détruit des cultures. À Sukkur, à environ 75 kilomètres de Jacobabad, des bénévoles utilisaient des bateaux le long des rues inondées de la ville pour distribuer de la nourriture et de l’eau fraîche aux personnes piégées dans leurs habitations.
«Une catastrophe d’une rare ampleur
Les pluies cette année sont les pires depuis celles de 2010 qui avaient fait plus de 2000 morts et plus de deux millions de déplacés, a indiqué à l’AFP Zaheer Ahmad Babar, prévisionniste en chef du Service météorologique pakistanais (PMD).
Dans la province du Baloutchistan, les précipitations ont été 430% supérieures à la normale et près de 500% dans le Sindh, a-t-il précisé. La ville de Padidan, dans le Sindh, a ainsi reçu plus d’un mètre de pluie depuis le 1er août.
«C’est une catastrophe climatique d’une rare ampleur», a estimé Sherry Rehman, précisant que trois millions de personnes avaient été touchées. Près de 125’000 maisons ont été détruites et 288’000 autres endommagées, a indiqué l’Autorité nationale de gestion des catastrophes dans un communiqué.
Dans le Sindh et le Baloutchistan, quelque 700’000 têtes de bétail ont été tuées et plus de 80’000 hectares de terres agricoles détruites, selon des responsables. Près de 3000 km de routes ont aussi été endommagés.
(ATS)