La quête mondiale de matières premières et la course à la consommation pourraient bientôt éloigner l'humanité de la Terre pour l'amener petit à petit à regarder vers l'espace. Le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), Josef Aschbacher, voit ainsi de grandes opportunités à exploiter sur la Lune. «Nous avons une certaine idée des avantages économiques que cela peut nous apporter», a-t-il déclaré à une agence de presse allemande.
Sur la Lune, il serait possible d'extraire des métaux rares comme l'or, le platine et le silicium ou encore d'obtenir du gaz hélium-3. Ce dernier est considéré comme le combustible idéal pour les centrales nucléaires. Il possède l'avantage que son processus de fission nucléaire ne produit pratiquement pas de radioactivité.
Un espace économique en développement
Sur Terre, le champ magnétique empêche la présence d'hélium-3 en quantités exploitables. Pour l'instant, le plein potentiel des ressources lunaires ne peut pas encore être entièrement évalué, selon Josef Aschbacher. «Mais je suis personnellement convaincu que cela en vaut la peine», assure-t-il.
Selon lui, la Lune va devenir un nouvel espace économique qui va largement se développer lors de la prochaine décennie. «Nous ne sommes qu'au tout début de l'exploitation de la Lune pour nos projets. Lorsque Christophe Colomb est arrivé en Amérique, il n'a pas tout de suite saisi l'ampleur de sa découvert.»
Une affaire de plusieurs milliards
L'ESA participe au programme «Artemis» de l'agence spatiale américaine NASA, qui doit permettre d'envoyer à nouveau des hommes sur la Lune. Un Européen devrait également poser le pied sur le satellite de la Terre, mais la question n'a pas encore été définitivement tranchée.
Les experts voient dans l'extraction de matières premières sur la Lune une future affaire juteuse de plusieurs milliards. Mais la construction d'une base lunaire, ainsi que l'exploitation de mines et d'une station spatiale, devraient également nécessiter des investissements de plusieurs dizaines de milliards de dollars.
Dans le cadre du projet «Catalyst», la NASA travaille depuis des années déjà au développement des technologies et des véhicules nécessaires en collaboration avec des entreprises privées.