Le président étasunien en exercice, Joe Biden, soutient l'Ukraine contre la Russie, dans cette guerre qui fait rage depuis le 24 février dernier. Les Etats-Unis sont le principal fournisseur d'armes du pays envahi. Mais que se passerait-t-il si cette guerre se poursuivait jusqu'à ce que quelqu'un d'autre arrive à la tête de la patrie d'Oncle Sam?
Le célèbre politologue de Stanford Francis Fukuyama met explicitement en garde contre un scénario où Donald Trump serait réélu, à l'occasion d'un entretien avec la «Deutsche Welle».
Trump voulait sortir de l'OTAN
L'académicien déclare: «Si Donald Trump est réélu en 2024, tous les problèmes de la Russie seront résolus.» Comment ça, «résolus»? «Parce qu'il s'est apparemment engagé à faire sortir les Etats-Unis de l'OTAN. Si il le fait vraiment, la Russie aura atteint ses principaux objectifs rien qu'avec ce changement dans la politique américaine.»
Durant sa présidence, de 2017 à 2021, Donald Trump avait critiqué l'OTAN – organisation dont les Etats-Unis ont pourtant été les principaux artisans depuis la Seconde Guerre mondiale – à plusieurs reprises. Par moments, l'ex-président a menacé de retirer les États-Unis de l'alliance. En 2019, ces réflexions auraient même été très concrètes.
«Le cadeau du siècle pour Poutine»
Déjà à l'époque, James G. Stavridis, l'ancien commandant en chef de l'OTAN, avait déclaré qu'un retrait étasunien de l'alliance serait «une erreur géopolitique d'une ampleur épique». Et d'ajouter: «Le simple fait d'évoquer l'idée de quitter l'OTAN – et d'autant plus si on le fait effectivement – serait le cadeau du siècle pour Poutine.»
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Actuellement, Trump n'a pas encore annoncé officiellement sa candidature pour 2024. Il a toutefois laissé entendre à plusieurs reprises qu'il souhaitait briguer un nouveau mandat. Les experts en politique étasunienne estiment, pour la majorité, qu'il se représentera.
L'Ukraine doit faire des progrès cet été
Il est difficile de prévoir combien de temps durera la guerre en Ukraine. Elle pourrait s'étendre sur des années encore. Selon Francis Fukuyama, il est donc d'autant plus important que Kiev réussisse rapidement à renverser la vapeur.
«C'est pourquoi je pense qu'il est très important que l'Ukraine fasse des progrès au cours de l'été, et reprenne son élan sur le plan militaire, reprend le politologue de Stanford. Car l'unité de l'Occident dépend vraiment du fait que les gens croient qu'il y aura une solution militaire au problème dans un avenir proche.»
