Les scientifiques américains sont confiants quant au futur de la greffe d'organes. Leur nouvelle arme secrète: des petits cochons génétiquement modifiés. Selon les informations du New York Times publiées ce lundi 10 mars, cette nouvelle méthode de greffe d'organes de porc sur les humains pourrait devenir de plus en plus courante pour les personnes nécessitant une transplantation.
Ces petits animaux, dont les gènes ont été modifiés, ont été créés pour fournir des foies, des reins et des cœurs qui soient compatibles avec ceux des humains. Ils donnent ainsi vie au vieux fantasme scientifique de la xénotransplantation, soit la greffe d'organes d'origine animale sur des corps humains.
Gardés sous des lumières chauffantes, nourris au biberon et aux marshmallows, les petits cochons d'une ferme du Wisconsin ont l'air d'être extrêmement choyés. Ça, c'est l'image de façade. En vérité, les porcelets n'ont ni accès à l'extérieur ni la possibilité d'interagir avec les autres individus. S'ils sont dorlotés, c'est parce qu'ils sont extrêmement faibles et voués à un destin expérimental. Ils ont été conçus ainsi.
Nés pour servir les humains
Aux Etats-Unis, plus de 100'000 personnes sont dans l'attente d'une greffe d'organes et seuls 25'000 reins provenant de donneurs humains sont disponibles chaque année. En moyenne, 12 personnes inscrites sur la liste d'attente meurent chaque jour, à défaut de recevoir un organe. Le foie d'un cochon pourrait palier à ces besoins et notamment servir de transition avant la réception d'un organe humain.
Mais si quelque premières opérations ont déjà fonctionné, cette pratique présente encore des obstacles. D'une part parce que les organes de porcs – qui ne peuvent pas remplir à 100% le rôle d'un organe humain – peuvent transmettre des virus pathogènes qui se frayeront un chemin dans le corps humain.
Et quid du bien-être animal? Alors que la majorité des porcs élevés sont voués à être sacrifiés pour la recherche, le scientifique américain Haley Rymut, de l'entreprise eGenesis justifie ce projet. «Laisser des milliers d'êtres humains mourir chaque année alors que nous avons la solution n'est pas éthique non plus. La vie de ces animaux est en train de changer le monde.»