Un plan «inacceptable» pour la Russie
France et Grande-Bretagne veulent déployer 30'000 soldats en Ukraine

La France et la Grande-Bretagne prévoiraient d'envoyer jusqu'à 30'000 soldats en Ukraine, afin de garantir la sécurité du pays en cas de paix avec la Russie, rapporte «The Telegraph». Moscou aurait jugé ce plan «inacceptable», tandis que les Européens seraient mitigés.
Publié: 21.02.2025 à 09:53 heures
Le Premier ministre britannique Keir Starmer (g.). et le président français Emmanuel Macron se sont-ils mis d'accord sur le principe d'une force de maintien de la paix en Ukraine qu'ils dirigeraient, lundi à Paris ?
Photo: IMAGO/Bestimage
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Daniel Kestenholz

Le Premier ministre britannique Keir Starmer aurait prévu de présenter une stratégie détaillée de maintien de la paix pour l'Ukraine au président américain Donald Trump lors de sa visite jeudi prochain à Washington. Le média britannique «The Telegraph», qui s'appuie sur des sources proches des négociations, a révélé les détails de ce plan, élaboré conjointement avec la France. Et celui-ci aurait d'ores et déjà suscité la colère du Kremlin. 

Et pour cause! Selon le quotidien d'Outre-Manche, «le plan franco-britannique prévoit le déploiement de près de 30'000 soldats sous commandement européen dans des villes ukrainiennes, des ports et d'autres infrastructures critiques – comme les centrales nucléaires – éloignées des lignes de front actuelles». 

Pas de troupes sur le front

Cette stratégie prévoirait également le stationnement de patrouilles des marines française et britannique en mer Noire. Des avions de combat américains, et des missiles, devraient également être prêts à être utilisés à tout moment depuis la Roumanie et la Pologne – deux pays de l'Otan, afin de garantir le respect d'un éventuel accord par Moscou. 

Quant aux raisons qui auraient motivé Keir Starmer à élaborer un tel plan, elles seraient liées à une volonté de renforcer le président ukrainien Volodymy Zelensky, alors que Kiev a été écartée des négociations entre Russes et Américains. 

Le Kremlin inquiet, les Européens divisés

Mais la tâche s'annonce ardue pour le Premier ministre britannique, qui devra convaincre non seulement Donald Trump, mais aussi... les responsables des principales puissances européens. Ces derniers auraient été informés de la teneur des intentions de Keir Starmer lors de la réunion de crise organisée à Paris en début de semaine. Et l'accueil reçu par le plan franco-britannique aurait été mitigé.

Le chancelier allemand Olaf Scholz, le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez et la présidente du conseil italien Giorgia Meloni se seraient montrés sceptiques. Ils auraient exprimé leur volonté de voir les Etats-Unis s'engager davantage pour garantir la sécurité de l'Ukraine une fois la paix venue. La Pologne avait pour sa part déclaré avant même le début de la réunion qu'elle devait déjà protéger sa frontière avec la Russie et la Biélorussie et qu'elle ne pourrait donc pas en faire plus.

Du côté de Kiev, la démarche de Keir Starmer ne devrait pas non plus être accueilli avec grand enthousiasme. Les forces militaires prévues par le plan franco-britanniques restent en effet bien en deçà des 200'000 hommes exigés par Zelensky en cas d'accord de paix.

Un plan «inacceptable» pour le Kremlin

Quant à la Russie, elle aurait jugé le plan «inacceptable». Une position tout sauf surprenant. «La présence de forces armées de pays de l'OTAN [ndlr: en Ukraine] est totalement inacceptable pour nous», martelait encore le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov mardi dernier, assurant que Moscou allait «surveiller la situation de très près».

Face à ce scepticisme généralisé, les options européennes pour assurer l'avenir de l'Ukraine semblent donc limitées. Emmanuel Macron tentera néanmoins de les rendre crédible aux yeux de Trump lors de sa visite à Washington, où il est attendu dès lundi, soit trois jours avant la venue de Keir Starmer. Le président français a d'ores et déjà assuré qu'il exhorterait Donald Trump à ne montrer aucune faiblesse face au président russe Vladimir Poutine.

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