Un nombre probablement sous-estimé
L'ONU a documenté 111 exécutions de civils dans l'ouest de la Syrie

L'ONU a documenté 111 exécutions de civils dans l'ouest de la Syrie ces derniers jours, dont la plupart sont «sommaires». Mais les authentifications se poursuivent et le nombre est probablement bien plus élevé, a affirmé mardi à la presse un porte-parole à Genève.
Publié: 11.03.2025 à 11:36 heures
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Dernière mise à jour: 11.03.2025 à 11:44 heures
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme dirigé par Volker Türk a reçu des centaines de témoignages (archives).
Photo: SALVATORE DI NOLFI
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ATS Agence télégraphique suisse

Selon une ONG, il dépasserait même les 700. Dimanche, le haut commissaire aux droits de l'homme Volker Türk avait appelé à des investigations indépendantes rapidement. Il salue la décision des autorités provisoires de lancer une commission pour établir les faits sur ces affrontements avec la communauté alaouite de l'ex-chef de l'Etat Bachar al-Assad.

Les exécutions semblent avoir été perpétrées pour des raisons sectaires par des individus non identifiés qui font partie de groupes armés, considérés comme proches du nouveau régime. Parmi les victimes se trouvent 90 hommes, 18 femmes et trois enfants.

«Il est extrêmement difficile de vérifier l'identité» de ceux qui les ont exécutées, a également ajouté le porte-parole. De même, ils semblent avoir réagi de manière spontanée mais il est ardu d'établir s'ils ont répondu à «des instructions ou oeuvré de manière organisée pour soutenir» la contre-offensive des forces de sécurité contre des insurgés alaouites.

Les responsables de violences doivent être punis

Le nouveau président Ahmed al-Charaa a promis que les responsables de violences seront punis, alors que les autorités ont annoncé lundi mettre un terme aux opérations sécuritaires dans cette zone côtière après cinq jours. Ces personnes doivent être poursuivies, insiste le Haut-Commissariat. Et des affrontements sporadiques continuent, selon l'ONU.

Elle a reçu des témoignages d'hommes abattus devant leur famille après des raids pour traquer les alaouites. Des pillages ont été menés dans les jours suivants, alors que de nombreuses personnes ont fui. L'ONU redoute que l'augmentation des discours de haine n'aboutisse à des tensions plus larges dans le pays.

Le Haut-Commissariat déplace actuellement son bureau actif sur la Syrie du Liban vers Damas, a précisé le porte-parole. «Nous avons reçu des centaines de courriels» avec des indications et des photos de la part de Syriens qui semblent avoir un «appétit» pour une collaboration avec l'ONU.

La Russie surveille la situation

La Russie a dit mardi être «en contact» avec d'autres pays après les récentes violences en Syrie qui ont coûté la vie à plus d'un millier de civils, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). «Nous sommes prêts et sommes en contact avec d'autres pays», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. «Nous souhaitons une Syrie unie, prospère et amicale», a-t-il ajouté.

La Russie dispose en Syrie d'une base aérienne à Hmeimim et d'une installation navale à Tartous, le long de la mer Méditerranée, cruciales pour ces opérations militaires dans la région. Moscou tente depuis décembre de nouer des contacts avec la nouvelle administration à Damas dans l'espoir de garder le contrôle et l'utilisation de ces infrastructures.

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