Un mois après des massacres visant la minorité alaouite
14 morts dans des heurts confessionnels près de Damas

Quatorze personnes ont été tuées dans des affrontements à caractère confessionnel dans une banlieue à majorité druze de Damas, a indiqué une ONG mardi, les autorités promettant de poursuivre les personnes impliquées dans ces accrochages.
Publié: 29.04.2025 à 19:16 heures
Ces affrontements ont eu lieu dans une banlieue druze de Damas. (Image d'archive)
Photo: Shutterstock
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ATS Agence télégraphique suisse

Une ONG a fait état mardi de quatorze morts dans des affrontements confessionnels survenus dans une banlieue druze de Damas. Les autorités syriennes ont affirmé leur intention de poursuivre les auteurs de ces troubles. Ces violences réveillent le spectre des affrontements confessionnels, un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), «les forces de sécurité ont lancé un assaut» contre Jaramana, dans le sud-est de l'agglomération de Damas, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message. L'OSDH, a précisé que le bilan des affrontements dans la nuit de lundi à mardi «avait grimpé à 14 morts: sept combattants druzes originaires de la ville, ainsi que sept membres des forces de sécurité et des groupes affiliés».

L'ONG, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, avait fait état de neuf morts dans un précédent bilan. Un journaliste de l'AFP a assisté aux funérailles de deux membres des forces de sécurité tués. La coalition islamiste au pouvoir depuis décembre, par la voix de son ministère de l'Intérieur, a affirmé que les affrontements avaient opposé «des groupes armés» avant l'intervention des forces de sécurité, qui selon le ministère se sont déployées «pour protéger les habitants». Jaramana est une banlieue à majorité druze et qui compte également des familles chrétiennes. Le ministère s'est aussi engagé à «poursuivre» les hommes armés impliqués dans ces affrontements, confirmant sans chiffre qu'il y avait «des morts et des blessés».

«Nous avons peur»

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit, et confié ne plus oser sortir de chez eux. «Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre», a affirmé Riham Waqaf, 33 ans, employée d'une ONG terrée chez elle avec son mari et ses enfants. Elle a renoncé à emmener sa mère à l'hôpital pour un traitement.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille. Mardi, cette banlieue de Damas, d'habitude bondée, semblait comme morte. Dans la matinée, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana sont restées quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

Un correspondant de l'AFP a vu des combattants locaux fortement déployés à tous les accès menant à Jaramana. Pour leur part, des forces dépendant des ministères de la Défense et de l'Intérieur étaient déployées sur la route de l'aéroport international de Damas, tout proche, avec des blindés et des mitrailleuses.

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