Gouvernement syrien
Un puissant groupe armé annonce son intégration au pouvoir

La 8ème Brigade, puissante faction armée de Deraa, se dissout et rejoint le ministère syrien de la Défense. Cette intégration s'inscrit dans les efforts du gouvernement pour unifier le pays après 14 ans de guerre civile.
Publié: 13.04.2025 à 20:34 heures
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Dernière mise à jour: 13.04.2025 à 20:44 heures
Le groupe rejoint le gouvernement du président syrien par intérim Ahmad al-Chareh.
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

Un puissant groupe armé qui contrôle la région de Deraa, dans le sud de la Syrie, a annoncé dimanche sa dissolution et son intégration au ministère syrien de la Défense, dans un communiqué lu par son porte-parole.

Dissolution et intégration au gouvernement

«Nous, officiers, soldats et membres de ce qui était connu sous le nom de 8ème Brigade, annonçons officiellement la dissolution complète de cette formation et la remise de toutes ses ressources militaires et humaines au ministère de la Défense de la République arabe syrienne», a déclaré le colonel Mohamed al-Hourani, dans une vidéo du groupe, sans affiliation islamiste, dirigé par Ahmad Al-Audeh.

«Cette décision s'inscrit dans une volonté de préserver l'unité nationale, de renforcer la sécurité et la stabilité, et réaffirmer notre engagement envers la souveraineté de l'État», a-t-il ajouté.

L'annonce intervient deux jours après des heurts à Bosra al-Cham, dans la province de Deraa, soldés par un accord avec des notables locaux pour l'entrée des forces de sécurité du ministère de l'Intérieur dans la ville, selon l'agence de presse officielle Sana.

La 8ème brigade qui compte des milliers d'hommes, avait refusé jusqu'ici de remettre ses armes aux nouvelles autorités syriennes qui ont décidé la dissolution de tous les groupes armés et leur intégration au sein de la nouvelle armée.

Unifier et sécuriser le pays

La 8ème brigade fait partie de la «Chambre d'opérations du sud» regroupant des factions de la région de Deraa, mise en place le 6 décembre dans le cadre de l'offensive rebelle, menée par le groupe radical islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a chassé deux jours plus tard Bachar al-Assad du pouvoir. Egalement dirigée par Ahmad al-Audeh, la Chambre aurait été, selon des témoins à l'AFP, la première à entrer dans Damas le 8 décembre.

M. Audeh, proche d'Abou Dhabi et Moscou, n'avait pas pris part à la réunion du nouveau dirigeant du pays, Ahmad al-Chareh, fin décembre, avec des chefs de plusieurs formations armées qui ont affirmé accepter leur dissolution.

Unifier le pays

En 2018, un accord supervisé par la Russie avait permis aux forces d'Assad de reprendre théoriquement le contrôle de la province de Deraa, berceau du soulèvement prodémocratie de 2011, tout en autorisant les anciens rebelles à garder leurs armes.

La dissolution des factions armées s'inscrit dans les efforts du président syrien par intérim Ahmad al-Chareh pour unifier, et sécuriser, un pays divisé par près de 14 ans de guerre civile.

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