«Un grave danger pour la liberté d'expression»
Plus de 80 associations françaises annoncent leur départ du réseau social X

87 associations et syndicats français, dont La Ligue des droits de l'Homme, France Terre d'asile et Emmaüs France, annoncent ce mercredi dans une tribune leur départ le 20 janvier du réseau social d'Elon Musk. La plateforme est devenue selon elles «un grave danger»
Publié: 15.01.2025 à 11:45 heures
Dans leur collimateur, «l'absence de modération et le paramétrage des algorithmes» qui «y favorisent la prolifération des contenus haineux et la circulation de théories complotistes et climatosceptiques». (Image symbolique)
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ATS Agence télégraphique suisse

«En quittant X, nous avons bien conscience de nous priver d'un canal de communication pour valoriser nos actions, nos combats, interpeller, sensibiliser», écrivent ces 87 associations et syndicats de lutte contre l'exclusion, de solidarité, de défense de l'environnement, des libertés publiques et de la liberté de la presse.

«Mais cet outil, qui pouvait être appréhendé comme un nouvel espace de liberté d'expression à ses débuts, est devenu un grave danger pour celle-ci et pour le respect de la dignité des personnes», soulignent la Cimade, France Nature Environnement, Greenpeace France ou encore APF France Handicap dans une tribune publiée dans Le Monde.

Dans leur collimateur, «l'absence de modération et le paramétrage des algorithmes» qui «y favorisent la prolifération des contenus haineux et la circulation de théories complotistes et climatosceptiques». Les organisations, qui invitent «toutes celles et ceux qui s'intéressent à leurs combats» à «quitter X aussi massivement que possible», précisent qu'elles continueront à communiquer via d'autres réseaux sociaux, notamment Bluesky et Mastodon.

Vague de départs

Les annonces de départ de X le 20 janvier prochain, date de l'investiture du président américain élu Donald Trump qui a nommé Elon Musk à la tête d'un ministère de «l'efficacité gouvernementale», se multiplient depuis plusieurs semaines. En France, c'est le cas de la CFDT, l'Assistance publique-hôpitaux de Paris – qui regroupe 38 hôpitaux parisiens –, Ouest France, Mediapart ou encore le Mémorial de Caen.

En Suisse, la ministre de la santé Elisabeth Baume-Schneider a annoncé son retrait du réseau social, à l'inverse de la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter, qui vient d'ouvrir un compte. Au niveau des médias, Watson, s'est retiré de X.

En Europe, plus de soixante universités allemandes et autrichiennes ont annoncé le 10 janvier leur retrait, s'inquiétant des dérives antidémocratiques de cette plateforme. Face aux accusations de propager de fausses informations et de ne pas allouer suffisamment de moyens pour modérer les échanges sur la plateforme, Elon Musk défend une vision radicale de la liberté d'expression et rejette toute forme de censure.

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