La Lituanie bloque le transit de certaines marchandises vers l'enclave russe de Kaliningrad, au bord de la mer Baltique, invoquant les sanctions imposées par l'Union européenne à la Russie. Des discussions seraient en cours au sein de l'UE pour mettre fin à ce blocus, notamment à la demande de l'Allemagne.
Il s'agirait, pour les Européens, de prévenir une escalade du conflit. En effet, en raison du blocus de Kaliningrad par la Lituanie, la Russie a menacé de prendre des mesures de rétorsion. Une confrontation directe menace donc les pays baltes. Désormais, le litige sur le blocage du transit est apparemment désamorcé, sur une concession de l'UE.
Comme l'annonce en avant-première le magazine «Der Spiegel», la Commission européenne veut faire un geste envers le Kremlin en proposant un accord. La «clarification» devrait intervenir prochainement. Selon cet accord, Moscou pourrait à nouveau utiliser la voie de transit vers Kaliningrad pour toutes les marchandises, bien que de façon limitée.
Conflits au sein de l'UE
En raison des sanctions de l'UE à l'encontre du Kremlin, la Lituanie interdit depuis le 17 juin le transport de marchandises telles que les matériaux de construction, les métaux et le charbon vers l'enclave russe. L'accord négocié à Bruxelles doit désormais mettre fin à un litige qui n'a pas seulement donné lieu à des propos acerbes entre la Russie et l'UE, mais qui a également révélé de profonds conflits au sein de l'UE elle-même sur la manière de traiter avec Moscou.
Désormais, les trains de marchandises russes pourront à nouveau transporter vers Kaliningrad des produits frappés de sanctions, comme l'acier et l'aluminium. Mais cela ne concerne que les quantités qui y étaient déjà livrées avant la guerre. À noter que les voies aériennes et maritimes sont exclues des sanctions.
La quantité exacte que les Russes pourront livrer à l'enclave à l'avenir sera déterminée sur la base des documents douaniers lituaniens des dernières années. Cette réglementation doit également empêcher que des produits soient exportés vers d'autres pays via Kaliningrad, et que les sanctions de l'UE soient complètement contournées.
La Lituanie voit rouge
La situation est délicate. Car l'UE veut également éviter de mettre le gouvernement de Vilnius dans l'embarras. «Der Spiegel» cite à ce sujet des sources gouvernementales lituaniennes, qui indiquent que Berlin en particulier était apparemment irrité par la réticence de la Lituanie à ouvrir le chemin aux trains russes.
Vilnius a déclaré à ce sujet jeudi: «Les Allemands font pression sur la Commission pour obtenir que les sanctions ne s'appliquent pas à Kaliningrad. Ils craignent que leurs soldats ne soient impliqués dans un conflit militaire, et se laissent intimider par la Russie.» Samedi dernier encore, le président lituanien, Gitanas Nauseda, a réaffirmé que l'Union européenne ne devait pas faire de concessions à Moscou à propos du transit de marchandises.