Un avenir radieux, ou pas?
Le nucléaire fait son grand retour en Europe, mais pas sans difficultés

Le Conseil fédéral veut faire sauter l'interdiction de construire des centrales nucléaires. D'autres pays européens connaissent aussi une renaissance de l'énergie nucléaire. Qui construit, qui planifie et pourquoi?
Publié: 30.08.2024 à 10:59 heures
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L'énergie nucléaire doit rester une composante durable du mix énergétique en Europe. Une nouvelle centrale nucléaire est en construction à Mochovce, en Slovaquie.
Photo: AFP
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Tobias Ochsenbein

Il y a sept ans, le peuple suisse a décidé par les urnes qu'aucune nouvelle centrale nucléaire ne devait plus être construite dans le pays. Mais le gouvernement prévoit désormais de lever cette interdiction de construire, comme l'a fait savoir mercredi le ministre de l'Énergie Albert Rösti.

La Suisse n'est pas seule dans ce cas. D'autres pays européens souhaitent également un avenir radieux en matière d'approvisionnement énergétique. La France en particulier, qui tire près de 65% de son électricité du nucléaire.

Un nouveau réacteur est actuellement en construction à Flamanville, sur la côte normande. En principe, il devrait être raccordé au réseau depuis longtemps, mais les retards se sont multipliés. Pannes techniques, questions de sécurité, explosion des coûts - Flamanville est un drame en plusieurs actes. Récemment, il a été dit que la centrale nucléaire serait définitivement raccordée au réseau dans le courant de l'été.

La France mise tout sur le nucléaire

L'Hexagone ne se laisse pas décourager pour autant. L'énergie nucléaire est et reste l'épine dorsale de la politique énergétique française. Six réacteurs supplémentaires doivent être construits. Des options pour huit réacteurs supplémentaires, destinés à remplacer les anciennes centrales, sont sur la table. Parallèlement, les bases juridiques ont été créées pour prolonger la durée d'exploitation des centrales nucléaires existantes à 60 ans.

En Grande-Bretagne aussi, la construction reprend de plus belle après plusieurs décennies: Hinkley Point C dans le sud de l'Angleterre, l'un des projets de construction les plus importants et les plus coûteux d'Europe, prend forme. Certes, là aussi avec des coûts supplémentaires et des retards. Deux nouveaux réacteurs sont en cours de construction, qui doivent préserver le pays de la menace de black-out.

Hinkley Point C est la première construction d'une nouvelle centrale nucléaire en Grande-Bretagne depuis de nombreuses décennies.
Photo: AFP

La situation est similaire en Slovaquie, où de nouvelles capacités sont également créées. Le réacteur Mochovce 4 devrait être raccordé au réseau dès l'année prochaine. Bratislava prévoit en outre de remplacer à moyen terme le combustible acheté jusqu'ici à la Russie par son propre uranium issu des gisements de Kurišková.

Adieu le charbon, bonjour le nucléaire

La Slovaquie couvre actuellement plus de la moitié de ses besoins en électricité avec l'énergie nucléaire. Le gouvernement s'efforce de maintenir cette part de plus de 50%, et les énergies renouvelables doivent en même temps remplacer les centrales à charbon.

Plusieurs pays européens ont reporté – ou carrément abandonné – leurs projets initiaux de sortie du nucléaire, notamment les Pays-Bas, la Belgique, l'Espagne ainsi que plusieurs pays d'Europe de l'Est. Parmi eux, la Pologne, qui veut miser pour la première fois sur l'énergie nucléaire afin de créer une alternative bon marché au charbon. Le début de la construction est prévu pour 2026.

La Bulgarie, la Finlande, la Roumanie et la Suède prévoient également de construire de nouveaux réacteurs. L'Allemagne, en revanche, a fermé ses trois dernières centrales nucléaires en avril 2023.

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