Trois militaires américains tués
Joe Biden menace de représailles après l'attaque au drone en Jordanie

Le président des Etats-Unis Joe Biden a promis de répliquer après l'attaque au drone en Jordanie qui a tué trois militaires américains, pointant des groupes pro-Iran, alors que Téhéran a réfuté lundi toute implication.
Publié: 29.01.2024 à 07:11 heures
«Nous allons répondre», a lancé Joe Biden dimanche en marge d'un déplacement en Caroline du Sud, après cette attaque lancée contre une base américaine en plein désert à la frontière avec l'Irak et la Syrie.

Le président des Etats-Unis Joe Biden a menacé de représailles après l'attaque au drone en Jordanie de dimanche. La frappe a tué trois militaires américains. Téhéran a réfuté lundi toute implication.

C'est la première fois que des soldats américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début, le 7 octobre, de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, faisant de nouveau craindre une escalade des tensions sur fond de guerre larvée entre Israël et l'Iran.

«Nous allons répondre»

«Nous allons répondre», a lancé Joe Biden dimanche en marge d'un déplacement en Caroline du Sud, après cette attaque lancée contre une base américaine en plein désert à la frontière avec l'Irak et la Syrie.

«Aujourd'hui, l'Amérique a le coeur lourd. La nuit dernière, trois militaires américains ont été tués, et plusieurs blessés, dans une attaque de drone sur nos forces basées dans le nord-est de la Jordanie, près de la frontière syrienne», avait déclaré auparavant le président américain dans un communiqué.

«Nous savons que cela a été mené par des groupes de combattants radicaux soutenus par l'Iran opérant en Syrie et en Irak», a dit Joe Biden. «N'ayez aucun doute: nous allons faire rendre des comptes à tous les responsables, quand et comme nous le voulons.»

Selon le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), l'attaque a blessé au moins 34 personnes dans la base, dont huit ont dû être évacuées. Environ 350 membres de l'armée de terre et de l'air assurent depuis cette base des missions de soutien essentielles, y compris dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat islamique.

Téhéran réfute tout lien

Téhéran «n'a aucun lien et n'a rien à voir avec l'attaque sur la base américaine», a affirmé la représentation permanente de l'Iran à l'ONU, décrivant un «conflit entre les Etats-Unis et les groupes de résistance dans la région», selon un bulletin de l'agence officielle iranienne Irna.

«Ces groupes répliquent aux crimes de guerre et au génocide commis du régime sioniste», a souligné le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Nasser Kanaani, en référence à Israël. «Ils décident de leurs actions sur la base de leurs propres principes», a-t-il poursuivi, cité par Irna.

L'Iran a par ailleurs annoncé lundi l'exécution par pendaison de quatre hommes accusés d'espionnage en faveur d'Israël. En cette année électorale aux Etats-Unis, les adversaires républicains de Joe Biden n'ont pas attendu pour critiquer son bilan diplomatique, Donald Trump dénonçant dimanche «la faiblesse, l'abandon» du démocrate.

Appel à «la désescalade dans la région»

Le porte-parole du gouvernement jordanien, Muhannad Mubaidin, a de son côté condamné «l'attaque terroriste qui a visé une position avancée à la frontière avec la Syrie», frappant des troupes américaines «qui coopèrent avec la Jordanie pour faire face au terrorisme et sécuriser la frontière».

L'attaque a également été condamnée par l'Egypte, Bahreïn et le Royaume-Uni dont le chef de la diplomatie, David Cameron, a appelé l'Iran à «la désescalade dans la région».

Sur son compte Telegram, la «Résistance islamique en Irak», nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran, a de son côté revendiqué des «attaques menées dimanche à l'aube avec des drones» contre trois bases en territoire syrien, dont celles d'Al-Tanf et de Rukban, toutes proches du point où se rejoignent Irak, Syrie et Jordanie.

Sami Abou Zahri, un porte-parole du Hamas, a déclaré que la mort des trois soldats «est un message à l'administration américaine»: «la poursuite de l'agression américano-sioniste à Gaza fait risquer une explosion régionale».

Contexte éruptif

Ces décès militaires américains interviennent dans un contexte éruptif: à la guerre à Gaza se sont en effet ajoutées de multiples frappes et attaques entre, d'un côté, l'Iran et ses alliés régionaux, et de l'autre Israël, les Etats-Unis et leurs partenaires.

Depuis la mi-octobre, plus de 150 frappes de drones ou tirs de roquettes ont visé les soldats américains et ceux de la coalition, en Irak et en Syrie. Elles sont généralement revendiquées par la «Résistance islamique en Irak». Washington avait jusqu'ici répondu par des frappes ciblées en Irak.

Plus au sud, les Houthis, qui visent depuis plusieurs mois le trafic maritime international au large du Yémen, ont également été la cible de frappes américaines depuis début janvier.

Frappes intensifiées

Par ailleurs, Israël a intensifié ses frappes contre le régime syrien et les groupes pro-iraniens dans ce pays. Israël fait aussi face, à sa frontière nord, à des échanges réguliers de tirs avec le Hezbollah libanais, très proche de l'Iran.

Tôt lundi, un jeune Palestinien de 21 ans a été touché à l'abdomen par des tirs de l'armée israélienne près du village d'Al-Yamoun à l'ouest de Jénine en Cisjordanie, avant de décéder des suites de ses blessures dans la clinique où il avait été conduit, ont annoncé des sources médicales à l'AFP.

Au moins 140 personnes ont été tués la nuit dernière dans la bande de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas, affirmant que l'armée israélienne poursuivait lundi ses bombardements contre des hôpitaux de la localité de Khan Younès où se concentrent les combats.

(AFP) 

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