24 heures après l'effondrement de l'hôtel de Kröv en Allemagne, la dernière survivante était sortie des décombres sous les applaudissements. Au moment du drame, mardi en fin de journée, 14 personnes se trouvaient dans le bâtiment, dont un enfant. Le triste bilan fait état de deux morts et de plusieurs blessés. L'hôtel s'est littéralement effondré sur lui-même. Des trois étages qui existaient auparavant, il n'en reste plus que deux. Le lendemain, les raisons de ce drame semblent encore mystérieuses.
L'ingénieur en bâtiment Norbert Gebbeken s'est exprimé dans le «Spiegel»: «Lorsque, comme dans ce cas, c'est un étage inférieur qui s'effondre, il faut se mettre au travail». L'expert ne part pas du principe qu'il s'agit d'une erreur de statique. «Une erreur de statique? Je ne peux pas l'imaginer». En Allemagne, il existe un double filet de sécurité pour les transformations, composé d'un chef de chantier, d'un ingénieur en statique et d'un ingénieur de contrôle indépendant.
Thomas Hoffmann, ingénieur diplômé et spécialiste en statique, est plus critique: «Les contrôleurs ne peuvent vérifier que ce qu'ils peuvent voir», déclare-t-il à «Bild». Lors des phases de transformation, cela ne représente souvent pas grand-chose, car les éléments porteurs sont cachés et peut-être même endommagés de manière invisible. «Celles-ci doivent être mises à nu. Souvent, les maîtres d'ouvrage ne voient pas le coût de cette opération, car ils devraient détruire des éléments fonctionnels sans raison apparente.»
«C'est exactement là que se trouvait quelque part le point crucial»
Un riverain rapporte au «Spiegel» qu'une fissure était apparue sur le mur extérieur du bâtiment. Il y a une semaine, des experts en statique étaient venus sur place, et dernièrement, il y avait eu des travaux de construction. Un expert doit maintenant déterminer si l'effondrement de l'hôtel est lié à ces travaux.
Il faut noter que la structure de base de la maison date du 17e siècle. Le bâtiment a ensuite été agrandi de deux étages et demi dans les années 1980. A cette époque, une structure de base a été construite sur des plafonds creux avec des structures porteuses, explique Jörg Teusch, inspecteur de la protection contre les incendies et les catastrophes, à «Bild». «C'est quelque part à cet endroit que se trouvait l'explication de ce drame.»
L'ingénieur en statique Thomas Hoffmann voit deux déclencheurs possibles de la tragédie. Selon l'expert, le sous-sol pourrait avoir été endommagé à des endroits clés. «Mais ceux-ci ne se remarquent pas, car il ne s'agit que de petits éléments de construction qui occupent peu de place lorsqu'ils sont renversés», explique-t-il au journal. Des problèmes à l'étage supérieur pourraient également être à l'origine de l'effondrement. Si un pignon isolé est soufflé par le vent, l'étage inférieur doit pouvoir supporter cette charge. Selon les experts, les éléments de construction qui s'affaissent peuvent également être dangereux.
Danger avec le bois et le changement d'affectation des pièces
De son côté, interrogé par «Spiegel», Norbert Gebbeken cite deux autres déclencheurs possibles: «Si le bois a servi d'élément porteur, l'humidité peut devenir un danger». Le bois peut devenir pourri s'il reste longtemps humide. Dans le pire des cas, cela peut mener à l'effondrement de l'édifice. L'expert en statique du bâtiment voit une autre explication plausible dans la réaffectation des pièces. Les ingénieurs calculent ainsi une certaine charge pour les pièces. Il donne un exemple dans l'interview: «Si un bureau devient par exemple une pièce de stockage d'archives où sont stockés de lourds dossiers, la statique doit être recalculée. Si ce n'est pas fait, il y a un risque d'effondrement.»
La raison exacte de l'effondrement de l'hôtel à Kröv est en cours d'élucidation. L'enquête sur le drame est toujours en cours.
