Le son de bombardements était audible dans cette localité, déjà touchée la veille par des bombardements séparatistes qui ont notamment endommagé une école maternelle sur fond de craintes d'une invasion russe de l'Ukraine.
Le ministre de la Défense ukrainien a toutefois répété dans la matinée que l'armée ukrainienne ne comptait pas mener une offensive contre les séparatistes ou la Crimée annexée, Moscou accusant à l'inverse Kiev de préparer une attaque contre ces territoires, indique l'AFP. «Nous renforçons notre défense. Mais nous n'avons pas l'intention de mener une quelconque offensive», a déclaré Oleksiï Reznikov devant les députés lors d'une session parlementaire.
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«Nous observons les unités militaires russes dont les forces terrestres s'élèvent à 129'000. Si l'on y ajoute la composante navale et aérienne, elles atteignent 149'000», a ajouté Oleksiï Reznikov.
Américains et Britanniques ont accusé jeudi la Russie de chercher un prétexte pour attaquer et que le conflit entre l'Ukraine et les séparatistes prorusses pourrait en devenir un. Moscou dément tout projet en ce sens, et annonce depuis mardi une série de retrait de ses troupes, images de trains chargés d'équipements à l'appui, mais sans convaincre les Occidentaux.
Évacuer Kiev?
Alors que l'escalade de tension se poursuit, les médias d'Etat russes esquissent volontiers une Kiev sur le quai-vive, alarmiste et prête à évacuer. Reprochant, cette nuit même, au voisin de crier au loup. Fausse alerte?
Le média d'Etat russe «RIA Novosti» écrit aujourd'hui: «Le chef du ministère de la Défense a indiqué qu'une partie des exercices touche à sa fin, une partie sera achevée dans un avenir proche. Le porte-parole du ministère de la Défense, le général de division Igor Konashenkov, avait déclaré mardi que les districts militaires sud et ouest avaient commencé à ramener les troupes. Le retrait des militaires vers leurs lieux de déploiement après les exercices est une pratique courante, il n'y a pas de nouveauté.»
RIA Novosti compte parmi ses clients l'administration du président, le gouvernement russe, le Parlement, les ministères et les autres départements du pouvoir central, les administrations locales, ainsi que des représentants du monde des affaire.
Les USA sortent les chars en Pologne
"Bien que la Russie ait annoncé qu'elle ramenait ses forces en garnison, nous ne l'avons pas encore vu. En fait, nous voyons davantage de forces entrer dans cette région frontalière", a déclaré M. Austin, à l'issue d'un entretien avec son homologue polonais Mariusz Blaszczak.
"Nous les voyons aussi continuer à se préparer", notamment "en se rapprochant de la frontière, en positionnant des troupes, en augmentant leurs capacités logistiques", a précisé M. Austin.
Le ministre américain a annoncé à cette occasion le feu vert des départements d'Etat et de la Défense à la vente à la Pologne de 250 chars de combat américains Abrams, dans leur version modernisée.
Les États-Unis sont en train de déployer temporairement un total d'environ 4.700 soldats supplémentaires en Pologne, membre de l'UE et de l'Otan, en réponse au renforcement des troupes russes autour de l'Ukraine. Ces renforts portent la présence militaire américaine en Pologne à environ 10.000 hommes.
L'ONU s'inquiète à la Conférence de Munich
Il serait "catastrophique" que la crise entre la Russie et l'Ukraine dégénère en guerre, a déclaré vendredi le chef de l'ONU, Antonio Guterres, lors de son discours d'ouverture de la Conférence sur la sécurité de Munich qui rassemble de nombreux dirigeants internationaux.
"Avec une concentration de troupes russes autour de l'Ukraine, je suis profondément préoccupé par l'augmentation des tensions et des spéculations sur un conflit militaire en Europe", a affirmé Antonio Guterres. Si cela se produisait, "ce serait catastrophique", a-t-il averti, estimant que "il n'y a pas d'alternative à la diplomatie".
Exercices prévus samedi
La Russie annonce des manoeuvres et des tirs de ses forces «stratégiques» samedi. «Le 19 février, sous la direction du commandant suprême des forces armées russes Vladimir Poutine, un exercice planifié des forces de dissuasion stratégique sera organisé», a indiqué vendredi le ministère de la Défense dans un communiqué.
Des «tirs de missiles balistiques et de missiles de croisière auront lieu» dans le cadre de ces exercices, qui impliqueront des forces du district militaire Sud, les forces aérospatiales, les forces stratégiques et les flottes du Nord et de la mer Noire, selon la même source. Ces manoeuvres visent, selon le ministère, à «tester l'état de préparation» des forces impliquées et la «fiabilité des armes stratégique nucléaires et non nucléaires».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a pour sa part assuré qu'il s'agit d'un «processus d'entraînement régulier» qui «a été précédé de toute une série de notifications faites à divers pays par divers canaux».
«Tout cela est clairement réglementé et personne n'a de questions ou d'inquiétudes car tout est notifié à l'avance», a-t-il poursuivi, ajoutant que ces exercices sont «totalement transparents, totalement compréhensibles pour les spécialistes étrangers». «Ils ne doivent pas susciter d'inquiétude pour qui que ce soit», a-t-il encore dit. Selon Dmitri Peskov, Vladimir Poutine y assistera depuis un centre de commandement spécial.
Les forces «stratégiques» russes, dans leur définition large, sont conçues pour répondre à des menaces y compris en cas de guerre nucléaire. Elles sont équipées de missiles à portée intercontinentale, de bombardiers stratégiques à longue portée, de sous-marins, de navires de surface et d'une aviation navale porteuse de missiles conventionnels également de longue portée.
Ces exercices interviennent en pleine escalade des tensions avec les Occidentaux, les Etats-Unis accusant Moscou d'avoir massé 150'000 hommes aux frontières de l'Ukraine en vue d'une potentielle invasion de ce pays. Moscou dément tout projet en ce sens et a annoncé depuis mardi une série de retrait de ses troupes, images de trains chargés d'équipements à l'appui, mais sans convaincre les Occidentaux.
(Daniella Gorbunova avec AFP)