Soutien à Taïwan
La Chine au centre de l'audition du chef de la diplomatie de Trump au Sénat

Lors de son audition au Sénat, Marco Rubio a insisté sur une réorientation stratégique des États-Unis centrée sur des intérêts nationaux prioritaires, qualifiant la Chine de principal adversaire.
Publié: 15.01.2025 à 22:48 heures
Photo: Getty Images
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ATS Agence télégraphique suisse

La question de la rivalité entre Pékin et Washington a été au centre de l'audition mercredi au Sénat de Marco Rubio, le chef de la diplomatie désigné par Donald Trump.

Devant la commission des affaires étrangères, le probable futur secrétaire d'Etat de 53 ans a affirmé que la Chine était «l'adversaire le plus puissant et le plus dangereux que les Etats-Unis aient eu à affronter» dans leur histoire, doté d«éléments que l'Union soviétique n'a jamais possédés».

L'actuel sénateur de Floride, dont la nomination devrait être aisément confirmée par le Sénat, a rejeté le paradigme central dans la diplomatie de l'administration sortante de Joe Biden: donner la priorité à un ordre mondial basé sur les normes internationales, où les Etats-Unis s'efforcent de maintenir le leadership. A la place, le slogan de Donald Trump – «l'Amérique d'abord» – sera appliqué.

Selon lui, chaque politique diplomatique et chaque dollar dépensé par les Etats-Unis devra rendre l'Amérique «plus sûre», «plus forte», et «plus prospère».

Né à Miami de parents cubains, Marco Rubio est connu pour ses positions hostiles à la Chine et à l'Iran, et pour son soutien indéfectible à Israël.

«Si nous restons sur le chemin que nous empruntons actuellement, dans moins de dix ans quasiment tout ce qui compte pour nous dépendra de savoir si la Chine nous permettra de l'avoir ou non», a-t-il asséné.

Selon Marco Rubio, pour empêcher une invasion de Taïwan par la Chine, les Etats-Unis doivent montrer à Pékin que le prix à payer serait «trop élevé».

La Chine et Taïwan coexistent depuis 1949 avec des gouvernements distincts, mais Pékin revendique l'île comme partie intégrante de son territoire et n'exclut pas de recourir à la force pour en prendre le contrôle. «A moins d'un changement spectaculaire», le monde sera confronté à ce problème «avant la fin de la décennie», a-t-il affirmé.

Le Hamas, un groupe de sauvage

Le sénateur a également dit soutenir les moyens diplomatiques mis en oeuvre pour parvenir mercredi à l'accord de cessez-le-feu à Gaza, mais a réitéré son soutien sans faille à Israël. «Comment un Etat-nation sur la planète peut-il coexister, côte à côte, avec un groupe de sauvages comme le Hamas?», a-t-il lancé.

Avant même d'entrer en fonctions le 20 janvier, Donald Trump bouscule déjà l'ordre international en malmenant les alliés des Etats-Unis.

Il a déjà menacé d'annexer le Groenland, territoire autonome du Danemark, mais aussi le canal de Panama, dont le contrôle a été cédé par les Etats-Unis il y a deux décennies. La guerre en Ukraine devrait être un autre élément important du mandat du prochain secrétaire d'Etat.

La question ukrainienne mérite une «diplomatie audacieuse»

Depuis l'élection le 5 novembre de Donald Trump, les Européens craignent un désengagement des Etats-Unis dans ce conflit, voire des pressions américaines pour un accord au détriment de Kiev.

Marco Rubio a appelé mercredi à une «diplomatie audacieuse» des Etats-Unis pour mettre un terme à la guerre. Le principal problème de l'Ukraine, a-t-il affirmé, n'est pas qu'elle se trouve «à court d'argent, mais plutôt qu'elle soit à court d'Ukrainiens».

Selon lui, «le rôle des Etats-Unis et de l'Otan au 21e siècle» doit également être questionné, dans la continuité des déclarations de Donald Trump, qui a menacé de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie si ceux-ci ne consacraient pas un budget suffisant à leur défense.

Le sénateur a affirmé qu'il était important pour les Etats-Unis de ne pas avoir «seulement des alliés de défense», mais des «alliés de défense compétents, capables de défendre leur région».

D'autres auditions de confirmation avaient lieu en même temps, dont celle de Pam Bondi, désignée pour prendre la tête du ministère de la Justice.

La juriste, qui avait défendu Donald Trump lors de son premier procès en destitution au Sénat en 2020, a affirmé qu'elle était favorable à des grâces présidentielles au «cas par cas» pour les partisans du républicain qui avaient pris d'assaut le Capitole de Washington, le 6 janvier 2021, tout en condamnant «toute violence» commise contre les forces de l'ordre.

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