Une immense masse sombre a fait surface dans le port canadien d'Halifax, ce lundi 10 mars. Il ne s'agit pas d'un vrai monstre des mers, mais d'un sous-marin nucléaire d'attaque français: le Barracuda. Simple escale ou manœuvre stratégique? Cette troublante apparition a alimenté les spéculations sur les réseaux sociaux, relate «Le Parisien» ce jeudi 13 mars.
Pour certains, il s'agit d'une démonstration de force de l'Union européenne face aux provocations de Donald Trump. En réalité, ce n'est qu'une question de gros sous: l'arrivée du submersible dans les eaux canadiennes obéit avant tout à un intérêt financier de la France.
Une affaire à 40 milliards
L'engin, qui effectuait sa première traversée de l'Atlantique, vise à soutenir la modernisation de la flotte sous-marine canadienne. En février dernier, le leader européen Naval Group a répondu positivement à la demande du gouvernement nord-américain, qui envisage de mettre en service entre 6 à 12 nouveaux engins submersibles.
Le fabricant français espère donc décrocher «le contrat du siècle» estimé à 40 milliards d'euros, selon «La Presse de la Manche». Le modèle premium Barracuda, construit à Cherbourg-en-Cotentin en Normandie, a bel et bien fait escale le 10 mars à Halifax pour des expérimentations et tester «la navigation dans les glaces» dans le nord canadien, comme l'indique l'ambassade de France au Canada.
La France, un candidat sérieux
Grâce à son savoir-faire, la France se présente comme un candidat sérieux pour répondre au cahier des charges de la Marine royale canadienne, qui défend le plus long littoral au monde. Bruno Heluin, attaché de défense à l'ambassade de France à Ottawa, a évidemment proposé au Canada le modèle Barracuda, le plus silencieux et polyvalent des sous-marins, capable de missions de renseignement.
La compétition pour fournir ces nouveaux sous-marins est ouverte aux constructeurs européens et asiatiques. Le Naval Group, fort de son succès aux Pays-Bas avec la vente de quatre Barracuda, espère convaincre le Canada.