Les critiques à l'encontre du gouvernement ne sont pas les bienvenues en Russie. Quiconque dit du mal du président Vladimir Poutine ou de sa politique risque d'être examiné à la loupe. Interrogatoires, visites à domicile et même arrestations. Désormais, les opinions des étrangers doivent être traitées plus sévèrement.
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Moscou veut à l'avenir soumettre les migrants à la signature d'un «accord de loyauté». En le signant, les étrangers s'engagent à respecter certains principes. Ainsi, l'invasion russe de l'Ukraine ne doit pas être critiquée. Le ministère russe de l'Intérieur est en train de préparer la loi adéquate, rapporte l'agence de presse locale Tass.
Le document stipule qu'il est interdit aux migrants «d'abuser du droit à la liberté d'information, y compris en diffusant des informations visant à diminuer ou à encourager la négation de valeurs morales et autres d'importance constitutionnelle».
Aucune déclaration positive sur la communauté LGBTQ+
Poutine considère la Russie comme un rempart pour les valeurs traditionnelles et conservatrices contre l'Occident. C'est pourquoi la déclaration destinée aux étrangers contient également des prescriptions concernant les déclarations sur l'orientation sexuelle. Ils doivent désormais s'abstenir de faire la promotion de «relations sexuelles non traditionnelles».
L'histoire est aussi un sujet abordé dans le document: il ne faut pas falsifier la «vérité historique sur la performance de l'Union soviétique dans la défense de sa patrie et la victoire sur le fascisme», peut-on lire dans le projet de décret.
La menace d'une expulsion
En introduisant ces déclarations, le Kremlin veut protéger les «intérêts nationaux de la Russie», écrit Tass. La modification n'est pas encore entrée en vigueur. Le projet doit encore être soumis à la Douma, le parlement russe. Il doit faire l'objet de plusieurs lectures et être examiné par une commission. Ensuite, Poutine signera le projet.
Les peines encourues en cas d'infraction ne sont donc pas encore connues. La déclaration devrait toutefois être liée à l'entrée sur le territoire, c'est pourquoi une expulsion par les autorités est probable. En raison des élections russes de 2024, on peut supposer que le Kremlin souhaite faire preuve de fermeté, en particulier pendant la période de la campagne électorale.