Selon une étude américaine
Un antibiotique après un rapport sexuel réduirait le risque de MST

La prise d'un antibiotique après un rapport sexuel non protégé peut drastiquement réduire le risque de contracter trois maladies sexuellement transmissibles (MST) auprès de personnes à haut risque, selon une étude. Les infections de ces maladies sont en hausse.
Publié: 28.07.2022 à 10:21 heures
La prise de doxycycline a permis de réduire de plus de 60% les taux d'infection de type gonorrhée et chlamydia parmi des hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes (archives).
Photo: ALESSANDRO DELLA BELLA

«Cela pourrait amener à changer les directives» cliniques, a estimé Steven Deeks, spécialiste du sida à l'université de Californie-San Francisco (UCSF), qui n'a pas participé à l'étude. La prise de doxycycline a permis de réduire de plus de 60% les taux d'infection de type gonorrhée et chlamydia parmi des hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes. Elle a aussi semblé hautement efficace contre la syphilis, mais il n'y a pas eu assez de cas pour que ces derniers résultats soient significatifs d'un point de vue statistique. Le médicament était tellement efficace que les chercheurs ont arrêté les essais cliniques plus tôt que prévu.

La publication mercredi de cette étude intervient alors que les taux d'infection de ces maladies sont en augmentation, surtout auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, chez qui l'usage de préservatifs a décliné depuis la généralisation de la PrEP (prophylaxie pré-exposition), un traitement préventif efficace contre l'infection au virus du sida, le VIH.

Conduite auprès de 500 personnes

Un précédent essai clinique mené par des chercheurs français avait démontré l'efficacité de la doxycycline comme prophylaxie post-exposition (PEP) contre la syphilis et la chlamydia, mais pas contre la gonorrhée.

Cette nouvelle étude a été conduite auprès d'environ 500 personnes, principalement des hommes ayant des relations homosexuelles, à San Francisco et Seattle. Certaines suivaient un traitement PrEP contre le VIH, d'autres étaient porteuses de ce virus. La prise de l'antibiotique a permis de réduire l'incidence de ces MST de 62% auprès des participants atteints du VIH et de 66% auprès de ceux prenant la PrEP.

Les effets secondaires ont été légers et les participants ont globalement suivi le traitement avec assiduité.

(ATS)

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