Depuis le début de la guerre le 24 février, une épée de Damoclès nucléaire plane sur l’Ukraine, l’Europe et le reste du monde. La crainte que Vladimir Poutine puisse effectivement utiliser ses armes nucléaires russes grandit. Pour l’ancien général britannique Sir Richard Barrons, le danger existe bel et bien.
«Ce serait la première utilisation d’armes nucléaires depuis 77 ans et une énorme violation de ce tabou. Mais ce n’est pas inimaginable pour les Russes, si le but le justifie à leurs yeux», a-t-il déclaré au journal britannique «Sunday Times».
Deux raisons pourraient pousser Vladimir Poutine à utiliser des ressources nucléaires, selon l’ex-général. La première: la défense. Si le chef du Kremlin se sent acculé et que ses troupes sont repoussées hors d’Ukraine, celui-ci pourrait envisager d’engager ses armes nucléaires «tactiques».
Des manœuvres pour repousser l’envahisseur sont justement en cours en Ukraine. Le président Volodymyr Zelensky a déclaré vouloir reconquérir la Crimée.
Les Russes pourraient utiliser des mini-bombes atomiques
Deuxièmement, Richard Barrons part du principe que l’Ukraine lancera une nouvelle offensive pour chasser les troupes russes de son territoire: «Une offensive et une mobilisation ukrainiennes à plus large échelle, attendues dès le printemps prochain, pourraient conduire à des succès sur le champ de bataille et à la libération de terres conquises par la Russie. Cela pourrait entraîner des risques supplémentaires.» Dans ses derniers retranchements, Vladimir Poutine pourrait choisir d’engager ses armes nucléaires dès les premiers mois de 2023.
Selon l’ex-général, la Russie n’envisagerait pas de lâcher de grosses bombes atomiques en Ukraine, mais des mini-bombes. La raison? Cela permettrait à Vladimir Poutine d’attaquer de manière ciblée des petites zones délimitées. La portée de ces mini-bombes reste importante. Les experts estiment qu’un demi-million de personnes pourraient être tuées ou blessées en cas d’utilisation.
Il n’est actuellement pas possible de savoir avec certitude combien la Russie possède d’armes nucléaires de ce type. Les experts supposent que l’armée de Vladimir Poutine dispose dans son arsenal d'environ 2000 armes nucléaires sous forme de petits missiles, de torpilles et d’obus d’artillerie. Pour qu’elles soient utilisées, Vladimir Poutine doit donner son accord: son aval est obligatoire pour une telle attaque.
«Il n’y a pas de vainqueur dans une guerre nucléaire»
Officiellement, le chef du Kremlin n’a pas l’intention de faire usage de ses ressources nucléaires. Il a réitéré cette promesse début août dans une lettre adressée aux participants de la conférence de l’ONU sur le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
«Nous partons du principe qu’il ne peut y avoir de vainqueur dans une guerre nucléaire et qu’elle ne doit jamais être déclenchée», a avancé le chef du Kremlin. Il a également souligné être en faveur «d’une sécurité égale et indivisible pour tous les membres de la communauté mondiale».
Mais ces mots ne rassurent guère l’ex-général Richard Barrons. Selon lui, Vladimir Poutine pourrait changer d’avis rapidement: «Chaque jour, chaque semaine et chaque mois qui passe voit l’ombre menaçante d’une guerre nucléaire s’étendre sur l’Ukraine.»