Selon son proche conseiller
Pourquoi Zelensky ne veut pas parler à Poutine

Le président ukrainien, comme d'autres, ne veut pas discuter avec Poutine. Son conseiller explique pourquoi des négociations seraient une perte de temps et comment il envisage l'issue de la guerre, selon lui en 2023.
Publié: 15.10.2022 à 06:12 heures
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Mykhailo Podolyak est l'un des plus proches conseillers du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Jenny Wagner

Au sommet du Kremlin, Vladimir Poutine a de plus en plus de peine à respirer. La Russie se montre prête à des pourparlers de paix, mais presque personne ne veut encore négocier avec lui. C'est le cas par exemple du président américain Joe Biden, qui refuse de le rencontrer.

De son côté, Volodymyr Zelensky ne veut pas non plus parler à son homologue russe. Dans une interview accordée à «Bild», le principal conseiller du président ukrainien, Mykhailo Podolyak, explique comment il pense que la guerre prendra fin et pourquoi parler avec Poutine serait selon lui une perte de temps.

La guerre entre dans «une nouvelle phase»

«C'est une nouvelle phase de la guerre», assure-t-il. Selon lui, la Russie n'est pas efficace sur le champ de bataille et n'a aucune stratégie claire. Le seul espoir du Kremlin réside désormais dans la destruction des institutions sociales et des infrastructures ukrainiennes comme les centrales d'électricité ou les réseaux d'eau. «L'Ukraine peut sortir plus forte de cette guerre», affirme Mykhailo Podolyak, en évoquant l'aspect énergétique du conflit. Selon lui, il est important que son pays se rende indépendant de la Russie pour son approvisionnement.

Mykhailo Podolyak en est convaincu: les récentes attaques contre des villes ukrainiennes signifient que la Russie est dorénavant à court de missiles longue portée, certes modernes, mais coûteux. Il existe encore d'anciens missiles de conception soviétique, mais ceux-ci pourraient facilement être interceptés par les systèmes de défense aérienne. «Nous négocions d'ailleurs avec nos partenaires pour renforcer cette dernière», assure le conseiller du président.

L'hiver arrive et sera impitoyable

Pour celui-ci, les perspectives en vue de l'hiver sont toutefois sombres pour l'Ukraine. «Nous nous attendons à des attaques, la Russie a d'ailleurs déclaré ses intentions publiquement.» Les diverses infrastructures du pays seront certainement visées à nouveau pour compenser l'incapacité des Russes à réagir sur le champ de bataille.

Le fait que Poutine menace d'utiliser des armes nucléaires ne fait que montrer à quel point il est désespéré, estime Mikhailo Podolyak. «Celui qui veut utiliser des armes nucléaires recevra une réponse correspondante. La Russie semble comprendre ce message», explique-t-il. L'homme ne s'attend donc pas à ce que le président russe mette ses menaces à exécution. Il est en outre convaincu que «si tout se passe bien, la guerre pourrait prendre fin en hiver ou au printemps 2023».

En novembre, Poutine et Zelensky se rencontreront peut-être pour la première fois depuis le début de la guerre lors du sommet du G20 en Indonésie. Mais selon Mykhailo Podolyak, les pourparlers de paix n'auront lieu que sous des conditions claires: «Soit un autre parti doit arriver au pouvoir en Russie, soit nous devons vaincre l'actuel, de sorte que le processus de négociation soit posé comme un ultimatum à la Russie, sans faire plier l'Ukraine», souligne-t-il.

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