A Washington, l'ambassadeur américain auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Michael Carpenter, a fait état d'informations selon lesquelles la Russie entend organiser vers la mi-mai des référendums pour «tenter d'annexer les républiques séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk», dans le Donbass (est de l'Ukraine).
Une démarche similaire serait prévue dans la région de Kherson, au sud de l'Ukraine, désormais contrôlée par la Russie. Moscou compte déjà y imposer l'utilisation du rouble comme monnaie officielle. Michael Carpenter a souligné que de tels référendums falsifiés ne seraient «pas considérés comme légitimes» – à l'instar du référendum justifiant l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014.
Une information «très crédible»
En ce qui concerne la fiabilité des informations des services de renseignement américains sur les projets de la Russie, l'ambassadeur a avancé qu'il les considère comme «très crédibles». «Malheureusement, nous avons eu plus raison que tort en révélant les prochaines étapes (de la Russie)», a-t-il avancé. Des semaines avant le début de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine, les États-Unis avaient mis en garde avec insistance contre le danger d'une invasion des forces armées russes dans le pays voisin. Washington s'était heurté au scepticisme de ses alliés occidentaux.
L'inquiétude grandit en Ukraine. À l'approche du 9 mai, le gouverneur de la région de Lougansk a dit s'attendre à «une intensification des bombardements». Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a toutefois démenti une action militaire russe particulière à cette occasion, dans un entretien à la chaîne de télévision italienne Mediaset diffusée dimanche. Cet entretien a fait grand bruit pour d'autres propos tenus par Sergueï Lavrov, selon qui «Hitler avait aussi du sang juif», suscitant des tensions diplomatiques avec Israël.