Une prudence typiquement Suisse
Voici pourquoi le Palais fédéral n'a pas hissé le drapeau ukrainien

Lorsque la guerre a éclaté, la présidente du Conseil national, Irène Kälin, avait voulu afficher les couleurs ukrainiennes à Berne en signe de solidarité. La délégation administrative du Parlement avait refusé. Explications.
Publié: 02.05.2022 à 21:55 heures
La présidente du Conseil national, Irène Kälin, avait sondé la délégation administrative du Parlement pour savoir si un drapeau de l'Ukraine pouvait être hissé sur le Palais fédéral.
Photo: Thomas Meier
Simon Marti

Le voyage en Ukraine de la présidente du Conseil national, Irène Kälin, mercredi passé, était un signe de solidarité fort, deux mois après le début de l'invasion russe. Mais contrairement à nombre de villes et de capitales européennes, la Berne fédérale n'a pas hissé le drapeau ukrainien sur sa coupole.

Dès le 24 février, le drapeau jaune et bleu a orné nombre de bâtiments officiels à travers l'Occident: le Parlement et la Commission européenne à Bruxelles, le Parlement du Canada, la façade de la résidence du Premier ministre britannique à Londres, etc... La porte des héros, à Vienne, a été illuminée aux couleurs ukrainiennes – tout comme le Colisée à Rome.

Mais le Palais fédéral, lui, n'a pas suivi la tendance au début du conflit, hésitant encore sur la position à adopter face au maître du Kremlin, Vladimir Poutine.

Le Parlement n'avait pas encore pris position

Comme le confirment plusieurs sources, peu après le début de la guerre, Irène Kälin avait sondé la délégation administrative du Parlement pour savoir si un drapeau de l'Ukraine pouvait être hissé en haut du Palais fédéral. À noter que, lors de visites d'État ou de visites d'autres parlements en Suisse, il est d'usage que le drapeau du pays reçu flotte au-dessus de l'entrée principale du Palais fédéral, à côté de la croix suisse.

Mais la délégation administrative, composée des deux présidents du Conseil et de deux vice-présidents, a refusé. L'explication invoquée était qu'Irène Kälin est arrivée trop tôt. Au moment de la demande, le Parlement n'avait pas encore pris position sur le conflit.

Le deux chambres ont finalement condamné l'invasion russe le 28 février. Ce jour-là, Irène Kälin est entrée dans la salle du Conseil vêtue de jaune et de bleu...

(Adaptation par Daniella Gorbunova)

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