Selon la Russie et la Belgique
Des débris de missiles anti-aériens ukrainiens seraient à l'origine de la frappe

Alors que le Kremlin a salué mercredi la «retenue» des Etats-Unis au sujet du missile tombé la veille en Pologne, la Belgique pensait à des débris d'origine ukrainienne. La Russie assure n'avoir «rien à voir» avec cet incident qui a suscité une flambée de tension.
Publié: 16.11.2022 à 11:35 heures
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Dernière mise à jour: 16.11.2022 à 11:38 heures
Une frappe a touché la Pologne. Pour l'instant, l'origine est inconnue.
Photo: imago/Eastnews

«En l'occurrence, il faut noter la réaction pleine de retenue et plus professionnelle de la partie américaine», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a, à l'inverse, dénoncé l'«hystérie de hauts responsables de plusieurs pays».

«La Russie n'a rien à voir avec l'incident qui s'est produit en Pologne», a-t-il insisté, en écho à d'autres responsables russes qui avaient très vite démenti toute implication après les premières informations mardi soir faisant état d'un projectile tombé dans ce pays voisin de l'Ukraine.

Pas encore d'informations sûres

Le président polonais Andrzej Duda a souligné qu'il n'y avait à ce stade pas de «preuve univoque» sur l'origine du tir, ajoutant toutefois que le missile était «très probablement de fabrication russe». Le président américain Joe Biden, de son côté, a estimé «improbable» que le missile ait été «tiré depuis la Russie».

Le ministère russe de la Défense a pour sa part affirmé mercredi que les frappes massives menées la veille par la Russie contre l'Ukraine n'avaient touché que le territoire ukrainien, à une distance «supérieure à 35 kilomètres de la frontière ukraino-polonaise».

Le ministère russe a en outre affirmé que ses «spécialistes» avaient analysé les photographies des débris retrouvés en Pologne, concluant que ceux-ci appartenaient à un «missile guidé antiaérien des systèmes de défense antiaérienne S-300 des forces armées ukrainiennes».

Ce type de missiles équipe aussi bien les forces russes qu'ukrainiennes. Il n'était pas possible de vérifier ces déclarations de manière indépendante dans l'immédiat.

Le résultat d'un système de défense ukrainienne

L'explosion qui a tué deux personnes dans l'est de la Pologne serait le résultat de systèmes ukrainiens de défense anti-aérienne, utilisés pour «contrer des missiles russes», a déclaré mercredi la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder.

Ludivine Dedonder évoque plusieurs «explosions» sur le territoire polonais, survenues pendant le bombardement de l'Ukraine par la Russie.

«Des explosions ont été observées en Pologne, dans la zone frontalière avec l'Ukraine. À ce stade et sur base des informations disponibles, il s'agirait de débris de missiles russes et de missiles ukrainiens de défense anti-aérienne qui ont touché le sol polonais», a ajouté la ministre dans un communiqué.

Une attaque délibérée?

«Les analyses sont encore en cours pour déterminer avec certitude aussi bien l'origine des tirs ainsi que les objectifs que ces missiles devaient atteindre. Sur base des informations disponibles actuellement, rien n'indique néanmoins qu'il s'agisse d'une attaque délibérée sur un ou des objectifs polonais», a-t-elle estimé.

L'Ukraine a accusé la Russie d'avoir touché le territoire polonais par un tir de missile.

Le service de renseignement belge «reste en contact direct avec les services partenaires de l'OTAN», a souligné la ministre belge, qui a appelé à la prudence sur les conséquences à tirer de l'incident.

«Dans ces circonstances, il est important de rester calme dans notre expression. La Belgique continuera à soutenir l'Ukraine, son armée et sa population. Dans le même temps, nous continuons à appeler à la désescalade et à la cessation immédiate de l'invasion russe», a-t-elle déclaré.

(ATS)

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