Gregor R.* n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé au mois de janvier de cette année. Tout ce qu'il sait lui a été raconté par son frère, qui était présent lors de l'accident. Il lui a aussi probablement sauvé la vie. «J'étais en train de travailler du bois au sol quand soudain un tronc m'est tombé sur la tête», raconte Gregor au journal «Kronenzeitung».
Son frère a immédiatement alerté les secours. En raison de la gravité de ses blessures, Gregor a été transporté par hélicoptère à l'hôpital universitaire de Graz, en Autriche, après avoir reçu les premiers soins. Il a été opéré d'urgence.
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Mais l'affaire a ensuite pris une tournure pour le moins étrange. Ce jour-là, une neurochirurgienne aurait emmené sa fille, âgée de 13 ans seulement, au bloc opératoire. Des preuves indiquent que la jeune fille aurait percé le crâne du patient, comme l'a souligné l'avocat de Gregor. Les personnes impliquées auraient reconnu l'incident.
L'avocat demande des dommages et intérêts
Les médecins impliqués ont été licenciés sans préavis. «Il n'est pas nécessaire d'avoir fait des études de droit pour savoir que ce qui s'est passé n'est pas correct», déclare l'avocat au journal. Pour lui, les faits de lésions corporelles graves ne font aucun doute. Après l'opération, Gregor est resté onze jours aux soins intensifs. Aujourd'hui encore, il est en congé maladie et bénéficie d'un suivi médical. «Je ne peux pas dire combien de temps durera l'arrêt maladie, c'est encore ouvert», explique-t-il. Les nuits blanches le tourmentent en plus des douleurs physiques.
À l'hôpital, on ne confirme – ni n'infirme – pour l'instant que l'adolescente de 13 ans a elle-même mis en marche la perceuse. Ce n'est qu'après une déclaration faite le 29 mai que l'on a appris que l'adolescente avait «participé activement à l'opération», indique-t-on à la demande du «Kleine Zeitung». L'opération elle-même se serait déroulée sans complications. L'avocat veut obtenir des dommages et intérêts pour la douleur de son client et poursuivre non seulement les médecins licenciés, mais aussi toute l'équipe chirurgicale.
Les médias autrichiens ont déjà évoqué l'affaire par le passé. Ce n'est qu'en juillet que Gregor a appris par la police qu'il était le patient autour duquel tournait le reportage. «J'ai lu dans le journal l'incident avec l'adolescente de 13 ans dans la salle d'opération. Mais je ne savais pas que j'étais le patient! J'ai l'impression d'être un cobaye».
*Nom modifié