Alors que certains saluent l'accord de cessez-le-feu accepté mercredi 15 janvier par Israël et le Hamas, d'autres font grise mine, notamment parmi les alliés d'extrême droite du gouvernement. «L'accord est vraiment catastrophique», a déclaré Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur la plateforme X, peu avant la conclusion des négociations.
Dans cette même vidéo, il appelle les autres membres de la coalition d'extrême droite à saboter les futurs accords en quittant le gouvernement de Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien. Il ajoute que, tout au long de l'année écoulée, ces partis ont multiplié les efforts pour faire échouer à plusieurs reprises des accords similaires. Cette position, loin d’être un cas isolé, met en évidence les profondes divisions au sein de la coalition de Netanyahu, rapporte le «New York Times».
De l'autre côté
Mais alors que reproche l'extrême droite à ce cessez-le-feu? Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a qualifié l'accord de «dangereux pour la sécurité nationale d'Israël». Itamar Ben Gvir en a remis une couche en parlant de «capitulation». Il a ensuite cherché à susciter l'émotion en affirmant que les termes de l'accord annuleraient les acquis de la guerre à Gaza, obtenus au pris du sang des soldats israéliens.
A l’opposé, les critiques du Premier ministre israélien, notamment les familles d’otages, l’accusent précisément de ce dont s’enorgueillit l’extrême droite. Ils lui reprochent d’avoir, à plusieurs reprises, saboté les négociations pour satisfaire sa coalition et se maintenir au pouvoir.
Une histoire différente
Du côté de Netanyahu et de ses collaborateurs, le récit diffère. Selon eux, les précédents échecs des négociations seraient uniquement imputables au Hamas. Un responsable israélien a confié à un journal américain que le groupe islamiste ne se serait engagé dans des discussions sérieuses que récemment, sous la pression des succès militaires israéliens. L’événement décisif, selon lui, aurait été l’assassinat de Yahya Sinwar, chef du Hamas, en octobre dernier.
Bien que certains membres de la coalition de Netanyahu se soient opposés à lui pour avoir accepté un accord de cessez-le-feu avec le Hamas, obtenir la majorité des voix au sein de son cabinet ne devrait pas être trop difficile. La majorité des membres soutiennent cet accord et doivent se prononcer à ce sujet aujourd’hui. Reste à savoir si Netanyahu parviendra à maintenir sa coalition, fragilisée par ces divisions.