Christine Lambrecht, ministre allemande de la Défense, est sous pression depuis des semaines. On lui reproche sa présumée inaction par rapport à la guerre en Ukraine. Notamment parce qu’elle a repoussé plusieurs fois les livraisons d’armes promises au gouvernement de Volodymyr Zelensky. A tel point que Kiev s’énerve.
Entre les deux pays, il y a de la friture sur la ligne. Dernier exemple en date, cette semaine. Rembobinons. Mercredi 30 mars, plusieurs médias annonçaient que l’Allemagne préparait une nouvelle livraison d’armes, dont la liste a été communiquée.
Problème: Berlin ne semble pas s’être coordonné avec Kiev, rapporte le quotidien «Die Welt». Conséquence: sur la liste figure du matériel dont l’Ukraine n’a plus besoin. Pire, certaines armes, comme les 2650 missiles antichars de type «Matador» promis par la ministre, ont déjà été achetées par l’Ukraine directement auprès du fabricant… allemand.
Comment en est-on arrivé là?
Autre point soulevé par Kiev: sur le terrain, la guerre n’est plus la même. Pour contrer la nouvelle tactique de l’armée russe, qui évite désormais autant que possible les combats trop rapprochés et préfère bombarder les positions ukrainiennes de plus loin, l’Ukraine demande donc d’autres types d'armes. Des drones de reconnaissance et de combat, par exemple.
Comment en est-on arrivé là? Kiev pointe du doigt le manque de réaction de l’Allemagne, qui avait reçu une liste actualisée des besoins de l’Ukraine en la matière le 3 mars.
Pour mémoire, depuis le début de la guerre d’agression, l’Allemagne n’a livré des armes à l’Ukraine qu’une seule fois. Et ce, après le début du conflit, contrairement à ses autres alliés occidentaux. Avant l’entrée des troupes de Vladimir Poutine en Ukraine, Berlin ne voulait surtout pas froisser Moscou.
L’Allemagne n’a pas fait tout faux
Le ministère de la Défense allemand a toutefois réaffirmé vouloir aider Kiev. «La Bundeswehr a soutenu et soutiendra l’Ukraine de la meilleure manière possible», a assuré une porte-parole.
Et l’Allemagne n’a tout de même pas fait tout faux, relève «Der Spiegel». Dans la désormais fameuse liste présentée cette semaine figurent par exemple de petits drones capables de brouiller les communications des téléphones portables. Des engins dont l’armée ukrainienne dit avoir besoin.