Albin Kurti a remis la demande à Mikulas Bek, ministre tchèque des Affaires européennes, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.
«C'est un jour historique pour le peuple du Kosovo et un grand jour pour la démocratie en Europe», a déclaré M. Kurti à la presse. «La lettre dont je suis porteur contient les espoirs et les rêves de nos citoyens qui ont travaillé si dur pour arriver à ce jour», a-t-il ajouté.
Le document a été signé mercredi par M. Kurti, la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, et le président du parlement, Glauk Konjufca.
Début d'un long processus
Le Kosovo est le dernier pays des Balkans occidentaux à avoir postulé en vue d'une future adhésion à l'UE, qui a reconnu mardi la candidature de la Bosnie au statut de candidat.
Une éventuelle reconnaissance du statut de candidat du Kosovo ne serait que le début d'un long processus, compliqué par le fait que l'indépendance du territoire proclamée par Pristina en 2008 n'est toujours pas reconnue par Belgrade.
Cinq pays de l'UE, la Grèce, l'Espagne, la Roumanie, la Slovaquie et Chypre, ne reconnaissent pas non plus l'indépendance du Kosovo. La Serbie, ainsi que ses alliés russe et chinois, considère toujours le Kosovo comme faisant partie de son territoire.
«Je crois qu'avec notre détermination et notre bonne volonté, nous allons également modifier l'état d'esprit des éventuels sceptiques», a assuré M. Kurti.
Tensions serbo-kosovares
Une normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie sera impérative pour une future intégration européenne des deux pays. Mais malgré des tentatives de dialogue sous l'égide de l'UE, les relations entre Pristina et Belgrade vont de crise en crise depuis des années.
Belgrade soutient les Serbes du nord du Kosovo qui défient les autorités de Pristina, cette région frontalière de la Serbie ayant été le théâtre ces derniers jours d'une escalade marquée par des fusillades et des explosions.
L'UE a réaffirmé récemment lors d'un sommet à Tirana son attachement au processus d'élargissement en faveur des Balkans occidentaux alors que la guerre menée par la Russie en Ukraine souligne l'importance pour les Européens de stabiliser cette région fragile. Toutefois, l'adhésion effective de ces pays reste une perspective encore lointaine.
(ATS)