«Poutine doit payer pour sa guerre abominable»
Les Occidentaux plafonnent désormais les prix des produits pétroliers russes

Depuis dimanche, les produits pétroliers russes comme le diesel et le mazout sont également concernés par le plafonnement des prix de l'Union européenne, du G7 et de l'Australie. La Commission européenne est ainsi certaine d'affaiblir considérablement Vladimir Poutine.
Publié: 05.02.2023 à 22:17 heures
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Les transports maritimes sont utilisés comme un levier. Il est interdit aux entreprises de transporter du pétrole russe et, depuis dimanche, des produits pétroliers.
Photo: keystone-sda.ch
Fabian Babic

Le plafonnement des prix des produits pétroliers russes décidé par l'Union européenne (UE), les pays du G7 et l'Australie est entré en vigueur dimanche. «Cette décision réduira encore plus les revenus de la Russie et limitera sa capacité à faire la guerre en Ukraine», a déclaré la Commission européenne samedi. Cette mesure devrait également contribuer à stabiliser les marchés de l'énergie. Les produits chargés sur les navires avant dimanche bénéficieront d'une période de retrait progressif.

«Poutine doit payer pour sa guerre abominable»

Ce week-end, le groupe d'États a fixé des prix plafond de 100 dollars par baril (159 litres) pour les carburants tels que le diesel, le kérosène et l'essence, et de 45 dollars par baril pour les produits tels que le mazout. La présidence suédoise avait annoncé un accord entre les États membres de l'UE vendredi soir sur Twitter. Peu de temps après, le G7 et l'Australie ont fait connaître leur décision concernant le plafonnement des prix.

«Poutine doit payer pour sa guerre abominable. La Russie paie un lourd tribut, car nos sanctions minent son économie», a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. La Russie est «ramenée une génération en arrière». La dirigeante a ajouté: «Aujourd'hui, nous serrons encore plus la vis en introduisant un plafonnement des prix supplémentaire pour les produits pétroliers russes.»

Début décembre, l'UE, le G7 et l'Australie avaient déjà introduit un plafond de 60 dollars par baril pour le pétrole brut russe. Ils utilisent les transports maritimes comme levier: il est interdit aux entreprises de ces pays de transporter du pétrole russe et, depuis dimanche, des produits pétroliers, ou d'assurer les firmes pétrolières qui acheminent des produits à des prix supérieurs aux limites convenues. Les entreprises des pays du G7 assurent actuellement à elles seules près de 90% du commerce maritime mondial.

Le Kremlin perdrait 160 millions d'euros par jour

Selon une estimation énoncée jeudi par la cheffe de la Commission européenne, le plafonnement actuel des prix du pétrole russe fait déjà perdre à Moscou environ 160 millions d'euros par jour. Selon les indications de la Commission, le plafonnement des prix doit être régulièrement contrôlé et adapté.

Le nouvel accord sur les prix plafond correspond aux propositions de la Commission européenne. Les diplomates de l'UE ont qualifié le niveau convenu précédemment d'«équilibré». Le montant avait d'abord été contesté: selon des sources diplomatiques, la Pologne et les États baltes avaient exigé des plafonds encore plus bas.

La ministre étasunienne des Finances Janet Yellen a salué la décision. «Les plafonds que nous avons fixés vont désormais jouer un rôle crucial dans le travail de notre coalition mondiale», a-t-elle déclaré. Selon elle, le groupe d'États alliés oblige Poutine à «choisir entre le financement de sa guerre brutale et le soutien à son économie en difficulté».

Le porte-parole de Poutine met en garde contre des turbulences sur les marchés

Le Kremlin avait mis en garde l'UE vendredi contre le renforcement de son embargo sur le pétrole: cela provoquerait des turbulences sur les marchés internationaux de l'énergie, avait déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.

Peu avant la fin de l'année, la Russie avait de son côté annoncé une interdiction des exportations de pétrole vers l'UE, les pays du G7 et l'Australie. Elle est en vigueur depuis le mercredi 1er février et s'applique dans un premier temps jusqu'au 1er juillet. La livraison de pétrole et de produits pétroliers russes à l'étranger est donc interdite si les contrats appliquent «directement ou indirectement» le plafonnement des prix. Seul Vladimir Poutine peut lever l'embargo sur les exportations dans des cas particuliers.

Vendredi, Ursula von der Leyen avait déjà annoncé à Kiev de nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie. «Notre objectif est que le dixième paquet de sanctions soit prêt d'ici au 24 février, exactement un an après le début de la guerre», a-t-elle confirmé samedi.

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