Il était autrefois l’oligarque le plus riche de Russie. Il a également été patron du groupe pétrolier Ioukos, qui a fait faillite en 2007. Mikhaïl Khodorkovski, ancien proche de Vladimir Poutine, a passé dix ans en prison pour évasion fiscale et fraude. Des accusations motivées politiquement, selon lui.
Aujourd’hui, l’ancien oligarque vit en exil à Londres avec sa famille. Il est considéré comme l’un des meilleurs connaisseurs et critiques du président de guerre russe Vladimir Poutine. Et il pense savoir où en est le chef du Kremlin.
Mais jusqu’où le président russe ira-t-il dans l’offensive pour sauver son pouvoir ainsi que sa propre vie?
Frappe nucléaire pas avant 2023
Dans un entretien avec CNN, Mikhaïl Khodorkovski doute que Vladimir Poutine envisage dès aujourd’hui d’utiliser des armes nucléaires. «Poutine est dans une situation difficile, affirme-t-il. S’il perd en Ukraine, il perd donc son image d’homme de pouvoir et il y laissera probablement aussi la vie. C’est la raison pour laquelle la menace d’utiliser tous les moyens à sa disposition n’est pas du bluff.»
L’ancien patron du groupe pétrolier ne pense toutefois pas que Vladimir Poutine soit déjà prêt à une telle escalade. Même si, après les récents revers sur le front, cela gronde même dans les propres rangs du Kremlin.
Mais pour l’instant, dans un avenir proche, une attaque nucléaire n’est «pas probable», selon Mikhaïl Khodorkovski. «Pas avant le début de l’année prochaine».
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Le chef du Kremlin est encore acculé, mais si la mobilisation partielle n’apporte pas le succès escompté, «la question de l’utilisation d’armes nucléaires tactiques sera à l’ordre du jour», est convaincu l’ancien proche du président russe.
En mobilisant près de 300’000 réservistes, Vladimir Poutine a déjà pris un grand risque. Il y a désormais des conflits au sein de l’élite russe à cause de la tactique militaire du président. La mobilisation partielle est une «étape très dangereuse» qui pourrait également entraîner sa propre chute.
Des armes ont été remises à des gens ordinaires. «Ceux-ci peuvent facilement retourner leurs armes contre le Kremlin. Cela s’est déjà produit dans l’histoire russe», martèle Mikhaïl Khodorkovski.