La Suisse officielle est en ébullition ! Le 16 juin, la rencontre entre deux puissances mondiales aura lieu à Genève. Pour la première fois depuis son entrée en fonction en janvier, le président américain Joe Biden (78 ans) rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine (68 ans).
Selon les médias français, la réunion se tiendra à l'Hôtel du Parc des Eaux-Vives, dans le parc municipal de Genève du même nom. Le Parc des Eaux-Vives est le plus petit hôtel quatre étoiles de Suisse, avec seulement sept chambres. La possibilité de boucler le parc, qui est situé directement sur le Léman, aurait été le facteur décisif pour les services de sécurité des deux pays. Interrogé par Blick, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) n'a pas voulu confirmer cette information.
Mais le DFAE travaille également d'arrache-pied aux préparatifs. En marge du sommet, le gouvernement suisse aura également droit à une poignée de main. Le président de la Confédération Guy Parmelin (UDC) et le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis (PLR) rencontreront Biden. «J'attends cet échange avec impatience !», annonçait Parmelin sur Twitter jeudi soir.
«Nous ne voulons pas causer de désordre»
Les représentants suisses jouent une partie serrée et refusent d'en dire plus sur leur échange avec l'homme le plus puissant du monde. «La diplomatie internationale est extrêmement secrète», dit-on dans l'entourage du Conseil fédéral. «Chaque parole officielle de la Suisse peut être scruté par les deux puissances mondiales. Nous ne voulons pas causer de désordre avec une déclaration irréfléchie.»
On ne sait pas encore quels sujets Parmelin et Cassis aborderont avec Biden. Les dossiers que les trois hommes pourraient évoquer feront l'objet de négociations dans les prochains jours lors des discussions préliminaires au niveau diplomatique. «Jusqu'à présent, nous n'avons obtenu que le consentement d'une conversation bilatérale», entend-on dans l'entourage des deux conseillers fédéraux. «Le programme sera sujet à modification jusqu'à la dernière seconde.»
Le «paradis fiscal» sera-t-il abordé ?
Les sujets - tels qu'un éventuel accord de libre-échange - ne devraient d'ailleurs guère manquer. Selon la «NZZ», les relations avec la Chine pourraient également être abordées. Dans ce dossier, les Américains s'intéresseraient à la position de la Suisse.
Et puis il y a les sujets qui fâchent: dans son premier discours au Congrès en tant que président des États-Unis, Joe Biden a reproché à la Suisse d'être un «paradis fiscal». Une déclaration qui mériterait d'être clarifiée, puisqu'avec la récente réforme fiscale et du financement de l'AVS, la Suisse a supprimé ou adapté les modèles fiscaux critiqués à partir du début de l'année 2020.
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«J'attends de Guy Parmelin et d'Ignazio Cassis qu'ils clarifient que la Suisse n'est pas un paradis fiscal, contrairement à la déclaration de M. Biden», a déclaré le chef du groupe parlementaire de l'UDC Thomas Aeschi, également vice-président de l'association parlementaire Suisse-États-Unis. «Au contraire, par rapport à certains États américains comme le Delaware, la Suisse a une politique fiscale beaucoup plus transparente.»
Rencontre avec Poutine également souhaitée
Cependant, il s'agit également de ne pas trop espérer de cette rencontre. Il ne s'agira guère que d'une première rencontre avec le président américain tout juste entré en fonction. La réunion devrait durer 20 à 30 minutes, une heure au maximum. Des discussions concrètes et approfondies ne seront guère possibles. «Je ne m'attends pas à des décisions fermes», concède M. Aeschi.
Ce qu'on ne sait pas encore, c'est si les conseillers fédéraux rencontreront également le président russe Vladimir Poutine. Une offre de pourparlers a été faite, selon des sources proches du Conseil fédéral. «Mais jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucune confirmation.»