L'opérateur de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, victime d'un tsunami en 2011, a annoncé vendredi avoir débuté le démantèlement des réservoirs d'eau traitée pour libérer de l'espace afin de stocker des débris nucléaires, selon l'opérateur de la centrale.
«Les travaux de démantèlement (des réservoirs d'eau) ont débuté (vendredi) à 08h05» (mardi 00h05 Heure Suisse vendredi), a déclaré à l'AFP Tatsuya Matoba, porte-parole de Tokyo Electric Power Company (Tepco) après que le début de cette opération a été retardé de 24 heures en raison d'un fort vent jeudi sur le site.
Stocker les déchets nucléaires
Cette opération, qui doit libérer de l'espace pour stocker les débris nucléaires, est une étape essentielle à l'avancée du projet de démantèlement global de la centrale.
«Pour procéder aux étapes suivantes, comme la récupération des débris de combustible, nous avons besoin d'espace», a expliqué jeudi Naoki Maeshiro, responsable de projet sur la construction et l'exploitation de réservoirs d'eau de Tepco, lors d'une visite sur place de l'AFP.
Tepco prévoit, une fois débarrassé de ces réservoirs, de construire des lieux de stockage pour environ 880 tonnes de déchets radioactifs particulièrement dangereux qui doivent encore être extraits des réacteurs accidentés. L'opérateur prévoit d'achever le retrait total de ces réservoirs avant mars 2026.
Un démantèlement de plusieurs décennies
Après le gigantesque tsunami, provoqué par un séisme de magnitude 9,0 qui a frappé la centrale le 11 mars 2011, Tepco a conservé sur le site quelque 1,3 million de tonnes d'eau contaminée -- de pluie, souterraine et de mer -- ainsi que de l'eau nécessaire au refroidissement des réacteurs. Cette eau, traitée à l'aide du système ALPS ("Système avancé de traitement des liquides") pour en diminuer la radioactivité, reste entreposée dans plus d'un millier de réservoirs qui occupent actuellement l'essentiel du terrain de la centrale.
Le démantèlement des réservoirs est devenu possible avec le début du rejet de l'eau dans l'océan Pacifique en août 2023. Le Japon et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) assurent que cette eau ne nuit pas à l'environnement. Le projet global de démantèlement doit durer plusieurs décennies.
Trois des six réacteurs de l'installation fonctionnaient lorsque le raz-de-marée a frappé la centrale en mars 2011, faisant fondre les systèmes de refroidissement et provoquant la pire catastrophe nucléaire depuis celle de Tchernobyl en 1986.