Anders Vistisen, député d'extrême droite danois ne mâche pas ses mots, pas même lorsqu'il s'adresse au nouveau président américain. Très en colère que Donald Trump désire mettre la main sur le Groenland, un territoire autonome du Danemark, l'élu l'a tout bonnement insulté devant le Parlement européen de Strasbourg mardi 21 janvier. Et il ne s'en excuse pas.
«Cher président Trump, écoutez bien», a d'abord lancé l'Eurosceptique connu pour ses prises de position virulente contre l'islam. «Le Groenland fait partie du royaume danois depuis 800 ans. Il fait partie intégrante de notre pays. Il n’est pas à vendre.» Son discours bien que ferme, reste pour l'instant courtois.
Mais pour être sûr d'être bien compris, le député danois a repris une méthode bien connue de Donald Trump: l'invective. «Laissez-moi vous le dire en des termes que vous pourrez comprendre», précise-t-il, avant de poursuivre: «Monsieur Trump, allez vous faire foutre!» Au moins, c'est clair.
Rappelé à l'ordre
Ce langage fleuri a tout de suite fait réagir le vice-président du Parlement européen, Nicolae Stefanuta: «Si la traduction est correcte, le terme que vous avez utilisé n’est pas autorisé dans cette Chambre et le message que vous avez utilisé aura des conséquences.» Il a également rappelé à Anders Vistisen que «peu importe ce que nous pensons de Monsieur Trump, il n'est pas possible d'utiliser un tel langage» dans un lieu démocratique.
Une menace de sanction qui ne semble pas faire peur au député danois. Il s'est empressé de partager sa prise de parole sur la plateforme X, détenu par Elon Musk, fidèle allié de Donald Trump. Accompagné d'un montage humoristique, Anders Vistisen en a profité pour à nouveau piquer les Américains en rappelant que le lien qui unissait le Danemark au Groenland était deux fois plus vieux que l'existence des Etats-Unis.
User de la force
Le député d'extrême droite s'est indigné: «Tout véritable patriote devrait comprendre qu’il s’agit d’une attaque inacceptable contre la souveraineté nationale!» Cette réaction fait suite aux propos de Donald Trump qui avait déclaré qu'il serait prêt à user de la force pour s'emparer du canal de Panama et du Groenland.
De son côté, le gouvernement danois a déclaré que c'était aux Groenlandais de décider de leur avenir, mais pour l'instant aucun référendum n'est envisagé. Pour l'extrême droite danoise, l'indépendance de l'île est impensable, arguant que cette colonie est rattachée au Danemark depuis 1814. Reste à savoir ce qu'en pensent les principaux intéressés.