Vingt ans de prison et l'équivalent de 730'000 francs suisses: telle est la sentence prononcée par le tribunal à l'encontre de Ghislaine Maxwell, 60 ans, pour complicité dans l'affaire d'exploitation sexuelle de plusieurs mineures par Jeffrey Epstein.
En réclusion, elle peut, en théorie, éponger une partie du montant qu'elle a été condamnée à verser en travaillant dans la prison. Une toute petite partie, en réalité, car la rémunération n'est pas exactement celle à laquelle peut s'attendre un travailleur lambda – même comparé à un homme de ménage ou à une éboueuse.
Selon le «Daily Mail», Maxwell devra nettoyer les toilettes ou faire la vaisselle dans une prison pour femmes, pour un salaire moyen équivalent à 20 centimes par heure. La détenue a de fait été transférée à la prison fédérale FCI Tallahassee, en Floride, contrairement à la recommandation du juge. Ce dernier souhaitait en effet que la femme purge sa peine dans la Danbury Federal Correctional Institution, au Connecticut. Cette institution étant considérée comme le «Disneyland» des prisons: elle n'accueille pas de criminels violents, mais principalement des détenus condamnés pour des délits économiques.
Dans cette tôle de luxe, Ghislaine Maxwell aurait pu suivre une thérapie. Car l'entremetteuse d'Epstein aurait elle-même été victime d'abus (y compris sexuels) de la part de son père, le défunt baron de la presse britannique Robert Maxwell.
Un emploi du temps strict
Si l'on en croit le règlement de la prison, la détenue doit désormais se lever tous les jours à six heures du matin. Et les journées de Ghislaine Maxwell obéissent à un planning strict. Chaque nouvelle activité est annoncée par haut-parleurs. Les gardiens de prison peuvent entrer dans sa cellule à l'improviste et la fouiller à tout moment, à la recherche de marchandises de contrebande ou de biens volés.
Si elle ne se comporte pas bien, elle pourrait devenir la cible d'autres détenues. Les conseillers en détention auraient déconseillé à Ghislaine Maxwell de se plaindre, d'après le média étasunien. Car elle aurait auparavant fait la fine bouche, lorsque, pendant son jugement, elle était enfermée au Metropolitan Detention Centre à Brooklyn (USA). Depuis son arrestation, la maquerelle a déjà purgé deux ans de sa peine.
À Brooklyn, on lui aurait servi de la nourriture avec des asticots, et on l'aurait dérangée non-stop dans sa cellule. Les avocats de Ghislaine Maxwell avaient alors accusé les autorités new-yorkaises d'avoir violé les droits de leur cliente.