S'agissait-il d'une erreur humaine ou d'un sabotage? Depuis plusieurs jours, le monde entier s'interroge sur les causes du crash de l'avion-cargo de DHL à Vilnius, la capitale de la Lituanie. Les enquêteurs s'efforcent de faire la lumière sur cet accident tragique, à partir des données de l'enregistreur de vol et de l'enregistreur vocal.
Dans une enquête détaillée, «Der Spiegel» a décortiqué la communication à bord à l'aide d'experts, de données publiques et de messages radio. Et le média d'arriver à la conclusion suivante: des malentendus et des décisions douteuses ont précédé les dernières minutes de l'accident.
Mauvaise communication avec la tour de contrôle
Les journalistes ont commencé par étudier les échanges radio entre le cockpit du cargo DHL et la tour de contrôle de l'aéroport de Vilnius. Le pilote aurait contacté la tour de contrôle en disant: «Good morning Control, Postman 18D.» Postman 18D était l'indicatif du vol. La tour n'a pas répondu dans un premier temps. Ce n'est qu'au deuxième essai que la tour de contrôle a répondu. Par la suite, elle a donné des instructions pour l'atterrissage.
Problème: les pilotes ont eu du mal à comprendre les instructions. Ils ont alors demandé à deux reprises s'ils avaient l'autorisation de procéder à l'atterrissage. Un retard qui pourrait expliquer le fait que l'avion était déjà trop proche de l'aéroport, et qu'il se déplaçait encore à une vitesse trop élevée.
Les problèmes s'alignent
La tour de contrôle a ensuite ordonné à l'équipage de passer sur une fréquence radio prévue pour l'atterrissage. C'est à ce moment-là qu'une autre erreur s'est produite: l'équipage a manifestement mal compris la séquence de chiffres mentionnée, un chiffre ne passait pas. Les pilotes ont répété la fréquence mentionnée pour s'en assurer, mais silence radio...
Résultat: les pilotes ont communiqué dans le vide, tout comme la tour de contrôle. L'avion s'est alors mis à accélérer. Les pilotes ont tenté de réagir, en réduisant la vitesse de l'appareil. Ce faisant, l'avion est descendu plus vite que prévu, comme le rapporte le «Spiegel». Dans les données de vol, il est indiqué que les pilotes ont voulu relever le nez de l'avion avant l'impact. Cela a provoqué une chute du flux d'air. L'avion s'est écrasé.
Des investigations supplémentaires sont encore nécessaires pour déterminer définitivement les causes du crash. Les autorités lituaniennes ont ouvert une enquête approfondie, après le crash. Dans le cadre de l'examen du site de l'accident, qui a été bouclé, les enquêteurs ont commencé à récupérer les débris de l'appareil complètement détruit. Les enregistreurs de vol et les enregistreurs de voix sont en train d'être analysés.
«Nous prévoyons de les envoyer en Allemagne», a déclaré Laurynas Naujokaitis, directeur du service d'enquête sur les accidents de la route du ministère lituanien de la Justice. Selon lui, il ne devrait pas être difficile pour les spécialistes d'extraire toutes les données des enregistreurs de vol, étant donné qu'ils n'ont pas subi de dommages importants.